En résumé
L'avis de Ramzabeoulve
Enième réédition de Final Fantasy IV, cette version GBA est pour autant loin d'être dépourvue d'intêret. Un RPG de cette classe jouable partout, ca ne se refuse pas, même avec ses quelques défauts apparus dans la conversion. Et même ceux qui connaissent par coeur le jeu auront de quoi s'occuper avec les deux donjons inédits. Et en plus, Nintendo localisera le jeu en français ! Que demande de plus le peuple ? Que FF5 et FF6 arrivent plus vite...
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par Ramzabeoulve
le 29 novembre 1899 23:50
Mine de rien, c’est déjà la quatrième édition de Final Fantasy 4 qui voit le jour. Sorti tout d’abord sur SNES en 1991, il s’est vu porter tout d’abord sur PSX, avec en bonus une cinématique d’intro qui restera dans l’histoire comme une des CG les plus moches jamais créées, indigne du Squaresoft de l’époque. Puis vint une version Wonderswan Color, forcément restée exclusive au Japon. C’est donc tout droit de la console portable de Bandai que nous arrive cette itération Advance de FF4. Forcément, l’intêret de racheter une nouvelle fois le jeu risque d’être maigre pour ceux qui l’ont déjà parcouru dans tous les sens, mais pas inexistant, puisque quelques modifications ont été apportées à l’original. Et le plus intéressant pour nous, pauvres petits joueurs de la vieille Europe tristement exclus de la pulpart des RPG à l’époque, c’est la traduction française que va nous offrir tonton Nintendo d’ici quelques mois. En attendant pouvoir juger sur pièce de la qualité de transposition de FF4 dans la langue de Molière, c’est la version US qui est passée au crible. Bonne nouvelle, la traduction très approximative de Square sur SNES a été revue et corrigée, et se rapproche désormais beaucoup plus du sens originel japonais. Sur une note moins importante, les personnages importants disposent désormais d’avatars signés Amano dans les phases de dialogues, histoire de mieux distinguer qui parle, chose pas toujours très claire dans l’original. Enfin, une option Quicksave permettant de sauvegarder à tout moment a été ajoutée, idéal le temps de se faire deux-trois combats entre deux arrêts de bus. En résumé, plus d’excuses pour ne pas suivre la quête de Cecil et ses amis, à moins de choper de l’urticaire à la simple vue du célèbre double F.
Il est étonnant de constater à quel point ce quatrième opus de la saga à double consonne offre encore une quête des plus passionantes, même quinze ans après sa première parution. Cette aventure, c’est celle de Cecil, chevalier noir et chef de l’escadron des Red Wings de Baron, qui récupère les cristaux pour son Roi. Se rendant compte du mal qu’il engendre, il se révolte et est envoyé en mission, avec son ami Kain, pour délivrer un colis fatal au village de Mist. Cette dernière mésaventure, sorte de terrorisme avant l’heure, finira de le convaincre de renier son passé et de changer. Même à l’heure des jeux à la 3D hallucinante avec plein de bump-mapping sur la poitrine de l’héroïne et des jeunes mâles métrosexuels auquel le joueur est censé s’identifier, FF4 recèle d’un sacré nombre de scènes restées cultes. On évitera soigneusement les spoilers malvenus pour ceux qui ne se sont pas encore lancés dans l’aventure, mais qui aurait pu croire que la mort d’un personnage, représentée par un ridicule sprite qui clignote pour disparaître, puisse encore distiller un tant soit peu d’émotion en 2006 ? La classe des grands jeux ? Sans aucun doute. Quant aux personnages, s’ils sont forcément devenus un peu clichés avec le temps, ils n’en restent pas moins mémorables : parfois drôles, souvent touchants, jamais énervants. Grâce à eux, FF4 Advance emportera le joueur pendant un petit bout de temps dans le flot d’une aventure certes classique mais néanmoins épique, principalement tournée sur le thème de la rédemption de l’être et du pardon. Et tout ca, transportable dans sa poche, entre le portable et les clés. Si ca, c’est pas ultime !
Révolutionnaires pour l’époque, les combats de FF4 se distinguaient de ceux des épisodes Famicom par la toute première l’apparition de la fameuse barre d’ATB (Active Time Battle), devenu standard de la série pour un bon nombre d’épisodes. C’est également l’unique fois dans la saga que les batailles se jouaient en équipe de cinq, chaque personnage ayant une classe propre non modifiable (White Mage, Dragoon, Paladin..), délimitant ainsi clairement les rôles. Rosa sera donc toute désignée pour être la soigneuse de l’équipe, tandis qu’Edge s’occupera de dépouiller les ennemis et que Kain profitera de sa capacité de saut pour infliger de sérieux dégâts. A noter que Square a même ajouté une capacité inédite pour quelques personnages, tellement inutile qu’on l’oubliera vite fait. “Ridicule”, se dira le joueur blasé, qui retournera changer les costumes de ses trois pouffes sous acides. Et il aura tort, car même si niveau customisation on frôle un néant absolu, les combats de FF4 Advance n’en restent pas moins intéressants, surtout au vu de la difficulté dans les derniers donjons. Et puis, la fréquence des affrontements reste suffisament bien calibrée pour ne pas frustrer le joueur, même si certains rares endroits recèlent des rencontres plus fréquentes que d’ordinaire. Non, ce qui fait clairement tâche, ce sont ces foutus mini-freezes qui arrivent souvent au beau milieu d’un combat. En gros, l’action se gèle une seconde, sans explication valable. Si cela ne gâche pas fondamentalement l’expérience, il est dommage de constater que Square n’ait pas mieux corrigé ce petit défaut mine de rien assez gênant, et on espère vivement qu’il le sera pour les portages de FF5 et FF6, car dans le cas contraire, il y aura de bonnes raisons de crier au scandale.
Basé sur le HardType, c’est-à-dire sur la version SNES japonaise de FF4, et non sur la cartouche US honteusement simplifiée à l’époque pour attirer le public américain, FF4 Advance s’avère assez costaud, et même les inévitables séances de level-up ne pallieront pas toujours aux attaques de certains monstres surpuissants, surtout vers la fin du jeu. Quelques Game Over ne manqueront donc pas de surgir, même contre des ennemis de base. Cependant, et même en tenant compte du niveau de difficulté élevé, l’aventure se bouclera toujours en un peu plus de 20h, ce qui est dans la moyenne des titres du genre sur le support. Certes, on est bien loin des FF suivants niveau longévité, mais FF4 se défend encore, d’autant qu’il existe tout de même quelques quêtes annexes, dont certaines spécialement ajoutées pour ce portage GBA. Car heureusement, et tout comme dans FF 1 & 2, Square Enix a ajouté quelques petites choses croustillantes. Outre le classique Bestiaire qui fera la joie des collectionneurs, et un Sound Test à débloquer, ce sont surtout les deux donjons bonus totalement inédits qui éveilleront l’intêret des fans. Et autant le dire tout de suite : même à haut niveau, ils s’avèrent loin, très loin d’être évidents, proposant des combats sacrément chauds. Qui a dit que le système de combat de FF4 était limité ? Sans une bonne gestion de son équipe, le joueur imprudent va tout droit à l’atomisation totale de ses personnages. En tout cas, les amateurs de défis inédits et relevés seront aux anges. Alors, de quoi justifier l’achat, même pour ceux qui connaissent déjà le titre sur le bout des doigts ? Sans aucun doute possible, oui.