Frederic : Resurrection of Music

En résumé

  • Sorties :
  • 21 Decembre 2017
  • 21 Decembre 2017
  • 7 Novembre 2019

L'avis de Kayle Joriin

S’il met un peu de temps à dévoiler son potentiel et n’a clairement pas pour ambition de rivaliser avec les VOEZ, Deemo ou Superbeat Xonic, Frederic : Resurrection of Music reste un rythm game plaisant qui offre une expérience classique et limitée, mais plutôt abordable. Original dans sa narration, bien que son humour ne fasse pas toujours mouche, le jeu de Forever Entertainment n’offre malheureusement pas assez de contenu pour que nous puissions conseiller son achat sans aucune réserve. Il s’agit d’un titre sympa, qui peut valoir le coup, mais il faudra adhérer totalement à la tracklist pour ne pas le désinstaller après seulement deux petites heures.

Les plus

  • Des efforts de narration
  • La bande-son reprenant les œuvres de Chopin
  • Gameplay classique, mais efficace
  • Certaines caricatures savoureuses
  • Une fin plutôt sympa
  • Prix abordable

Les moins

  • La mollesse de certains dialogues
  • L’humour qui tombe parfois à côté
  • Contrôles analogiques peu intuitifs
  • Seulement quatorze morceaux…
  • … et deux partitions pour chacun
  • Des fonctionnalités absentes sur Switch (notamment le multijoueur)
  • Nintendo-Difference

    par Kayle Joriin

    le 10 mars 2018 23:00

Né en 1810 à Zelazowa Wola, dans le duché de Varsovie, Frédéric François Chopin est reconnu comme l’un des grands compositeurs de musique de la période romantique et l’un des pianistes les plus renommés du dix-neuvième siècle. C’est du moins ce qu’on peut lire en introduction des biographies du bonhomme qui parsèment le web, Wikipédia en tête, mais pour être tout à fait honnête, l’auteur de la présente critique n’y connaît absolument rien en musique classique et ne prendra pas le risque de raconter davantage d’âneries sur le sujet. En revanche, il a déjà eu l’occasion de côtoyer ce bon vieux Frédéric dans le très joli Eternal Sonata, sorti en 2007 sur Xbox 360, qui décrivait de manière hautement romancée les rêves du Maître durant ses dernières heures, alors qu’il était peu à peu rongé par la tuberculose. Pourtant, les légendes ne meurent jamais vraiment, et si nécessaire, elles sortent même du tombeau pour sauver l’humanité de la musique sans âme des majors et de leurs artistes télé-crochetés.

House (music) of the Dead

Dans Frederic : Resurrection of Music, modeste rythm game développé par les Polonais de Forever Entertainment et déjà sorti sur différents supports, dont la Wii U (aux États-Unis uniquement), le joueur a donc l’immense privilège d’incarner un Chopin revenu d’entre les morts qui va devoir enchaîner des duels musicaux à travers le globe afin de découvrir les raisons de sa résurrection. L’occasion de croiser une brochette de personnages hautement parodiques, jouant autant sur des stéréotypes un brin lourdingues que sur la caricature d’artistes connus, de Jean-Michel Jarre à Eminem en passant par Bob Marley et The Cranberries. Le tout est présenté dans des saynètes en motion comic, à la direction artistique plutôt cool, qui traînent néanmoins souvent en longueur à cause de dialogues mollassons et pas toujours passionnants. Du coup, s’il faut saluer ces efforts de scénarisation qui permettent au titre de se démarquer de la concurrence, pas sûr que ce soit du goût de tout le monde. Et de toute façon, cette petite histoire n’occupe que le temps de parcourir le jeu une première fois, ce qui ne prend guère plus d’une heure et demie, dont une grosse moitié uniquement pour les cinématiques.

Bien qu’agréable à l’oreille, la bande-son ne propose en effet que quatorze morceaux, tous inspirés de l’œuvre de Chopin et réarrangés pour l’occasion par Michal Wasilewski selon des styles adaptés à chaque lieu visité. Au Texas, la célèbre Marche Funèbre (Sonate pour piano n°2 Opus 35) prend par exemple des airs de country, tandis qu’en Irlande, l’Étude Opus 25 n°9, également nommée « Papillon », se pare de sonorités celtes. Toutefois, si l’ensemble s’avère fort réussi et donne envie de découvrir (ou de redécouvrir) les compositions originales du Maître, le contenu reste un poil léger, même pour six euros. Plus que jamais, il faut donc adhérer à la tracklist et être prêt à recommencer chaque duel à plusieurs reprises afin de rentabiliser son achat. Sachant que la marge de progression n’est pas forcément aussi importante que dans des titres comme VOEZ ou Deemo, certes vendus entre 20 et 30 €, mais incomparables en termes de contenu.

Juste un doigt !

Original dans sa mise en scène, le bébé de Forever Entertainment reste en outre très classique dans son gameplay et demande simplement de jouer en rythme les partitions qui défilent à l’écran, avec leur lot de notes simples, doubles, maintenues ou glissées. Une prestation sans accrocs permet de faire peu à peu grimper un multiplicateur de score, tandis que pianoter avec le bon timing (à savoir lorsqu’une note est pile-poil au milieu d’une touche) rapporte davantage de points. Au-delà du score en lui-même, sanctionné au passage par une appréciation étoilée, le principe de duel apporte par ailleurs une petite subtilité avec la présence d’une jauge dédiée qu’il faut maintenir au maximum dans le vert pour remporter l’affrontement et ridiculiser (gentiment) son adversaire. Là où ce système est cependant un peu vicieux, c’est que malgré la présence de quatre niveaux de difficulté pour chaque morceau, seules deux partitions différentes sont en réalité disponibles, la distinction se faisant ensuite sur la difficulté à remplir la jauge. Cela ne rend pas le titre moins plaisant à jouer, mais la solution est un peu facile. Surtout que le jeu reste globalement très abordable et ne demandera guère plus de quatre ou cinq heures pour obtenir les trois étoiles réglementaires sur les quatorze pistes.

Cela dit, avant de jouer les virtuoses en mode Difficile, il faudra se faire à une maniabilité qui demande tout de même un petit temps d’adaptation. Seul moyen de profiter de l’expérience sur grand écran, les commandes analogiques sont en effet peu intuitives et nécessitent un réel effort de mémorisation pour que les prestations deviennent un tant soit peu naturelles. Quant au tactile, clairement mis en avant par les développeurs, il exige lui aussi un léger apprentissage histoire de s’habituer à la position respective des touches noires et blanches, qui se chevauchent légèrement comme sur un vrai piano (le relief en moins). En revanche, une fois familiarisé avec les contrôles, force est de reconnaître que Frederic : Resurrection of Music est un rythm game efficace sur lequel on revient avec un certain plaisir. D’autant que la structure des partitions, bien qu’un poil répétitive, permet généralement d’y jouer avec une seule main (l‘autre tenant la console). Un effort d’accessibilité appréciable, surtout lorsque les titres « concurrents » exigent de poser la Switch sur une surface plane et stable pour être pratiqués correctement.

Bien entendu, il est regrettable que le jeu ne propose ni succès ni mode multijoueur, alors que ces fonctionnalités étaient présentes sur d’autres versions (notamment la Director’s Cut disponible sur Steam au même prix). Pas sûr donc que cette édition Switch soit forcément la plus intéressante pour les adeptes du multi support. Mais à seulement six euros, l’ensemble reste tout de même suffisamment convaincant pour envisager un achat et l’amateur de rythm game ne prendra finalement guère de risques. Sans compter qu’avec les nombreuses promotions croisées proposées par Forever Entertainment sur l’eShop, ce premier épisode permet d’avoir une réduction de 50 % sur sa suite, Frederic : Evil Strikes Back.

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