Gal*Gun 2

En résumé

  • Sorties :
  • 13 Avril 2018
  • 24 Avril 2018
  • 15 Mars 2018

L'avis de Chozo

Tester Gal Gun 2 n’est clairement pas un exercice facile. Faire abstraction d’un délire que notre société accepte peu fait forcément pencher la balance de manière artificielle, même si le jeu possède  de nombreuses qualités. D’un pacifisme très marqué, le jeu étant dénué de toute violence, Gal Gun 2 sera forcément décrié pour son approche trop tendancieuse, à juste titre pour certaines séquences. Mais se limiter à ce blocage serait passer à côté d’un bon jeu de shoot varié et frénétique, proposant de nombreux bonus, mais uniquement à ceux qui voudront accéder aux contenus les plus clivants du titre. Pour les autres, le prix à dépenser pour passer moins de dix heures à tirer sur de jeunes filles en tenue légère ne semble pas justifié. Finalement, le Doki Doki Mode, comme la masturbation, séparent deux types de personnes. Ceux qui les pratiquent, et les menteurs.

Les plus

  • Une vraie évolution dans la série
  • Fun, frénétique et facile de prise en main
  • Coloré et bien animé
  • Les modes déblocables et les différentes fins

Les moins

  • Un délire à faire vomir une femen
  • Quelques saccades
  • Les modes bonus peu intéressants sur le long terme
  • Très court en ligne droite
  • Assez cher
  • Nintendo-Difference

    par Chozo

    le 7 mai 2018 22:00

C’est sexy ? C’est pervers ? Oh mon Dieu des écolières en petite tenue ! Ah ces Japonais… Même si ce genre de réflexion pouvait déjà s’entendre amplement depuis de nombreuses années, le ressenti s’amplifie depuis peu avec, entre autres, des jeux vidéo qui ne sont plus seulement disponibles en import, mais qui sortent officiellement en Occident. Du point de vue d’un Européen, il sera facile de traiter un titre comme Gal Gun 2 de racoleur, coquin ou fripon, ce qui est d’ailleurs le cas en fonction des intentions de chaque utilisateur. Le jeu a d’ailleurs subi controverses et censures à un tel point qu’il ne verra jamais le jour chez nos voisins allemands. Mais il est important ici de comprendre les raisons et le contexte de son existence, tout en jugeant de ses réelles qualités de gameplay et d’intérêt vidéoludique. Quatrième épisode de cette série qui a débuté sur Xbox 360 (Gal Gun, puis Gal Gun Double Peace sur PS3 et Gal Gun VR), Gal Gun 2 débarque donc sur PlayStation 4 et Nintendo Switch. Le titre place le joueur dans une posture potentiellement voyeuriste, tout en proposant un jeu de tir plutôt addictif et rythmé, cassant les codes mis en place par ses prédécesseurs, qui se limitaient au simple concept de rail shooter très arcade à la difficulté supérieure à la moyenne.

Nintendo Galbo

Il n’est donc pas question ici de viser et de tirer sur des hordes de zombies, de soldats ou d’animaux préhistoriques, mais bien d’écolières en uniforme, toutes brusquement tombées amoureuses du héros. Le joueur se met ainsi dans la peau d’un lycéen anonyme, qui, subitement, découvre une nouvelle application inconnue sur son smartphone, impossible à supprimer. Et pouf ! Un carton apparaît comme par magie sur la table de l’écolier, contenant un étrange objet en forme de sèche-cheveux et un casque de réalité virtuelle. Une fois posé devant les yeux du héros, le casque lui révèle la présence de l’ange Risu, qui lui annonce qu’il est l’élu chargé de combattre les démons ayant jeté une malédiction sur les lycéennes de l’établissement. Cerise sur le gâteau, ce casque rend étrangement toutes les jeunes filles complètement folles du garçon. Elles foncent en conséquence sur lui telles les créatures de DOOM, il faudra tirer sur elles avec ce qui se révèle être un pistolet à phéromones, pour calmer leurs pulsions. Mais cette arme, nommée Demon Sweeper, servira également d’aspirateur à démons, puisque certaines filles seront totalement sous le contrôle de ces petites créatures malfaisantes qu’il faudra éliminer avant qu’elles n’atteignent le héros. Dernier problème, le casque n’est retirable qu’à partir d’un seuil de points obtenus sur une vingtaine de jours.

Avant d’aller plus loin, il semble pertinent de se poser certaines questions. Oui, il s’agit ici de jeunes filles en uniforme d’école, parfois très courtement vêtues, qui poussent des cris limite orgasmiques lorsque le protagoniste les touche. Oui, certaines séquences peuvent être malaisantes pour un Occidental qui voit ici un jeu coquin aux visuels acidulés. Mais, dans un premier temps, il est important d’indiquer que les scènes de pur fan service sont, pour la grande majorité, totalement optionnelles, puisqu’elles dépendent des interactions avec les deux principales alliées du héros. Le joueur peut ainsi parcourir l’intégralité du jeu sans voir ces passages. Deuxièmement, toute réponse et toute action de l’utilisateur un tant soit peu perverse sera instantanément sanctionnée. Ainsi, les choix de dialogues olé olé seront critiqués par l’interlocutrice et les tentatives d’aspiration des vêtements des jeunes filles (action entreprise dans le cadre de ce test et uniquement dans ce cadre-là hein) provoqueront leur exaspération, l’arrêt de toute communication et l’obligation pour le lycéen de s’excuser le lendemain. Dans son intention, ce titre constitue finalement bien plus en une parodie des fantasmes classiques des Japonais qu’en un prétexte à souiller une chaussette sous la couette.

Enfin, il faut aussi comprendre les intentions des créateurs de ce type de jeu. N’étant bien entendu pas un titre à mettre dans toutes les mains, Gal Gun 2 fait partie de ces créations pour lesquelles les  développeurs japonais s’imposent bien moins de limites que leurs confrères occidentaux, même si la poitrine généreuse de Lara Croft est le fruit d’un processus de création purement occidentale. Et ce point de vue demeure strictement culturel. En effet, la différenciation très marquée entre la sphère privée et la sphère publique est une composante essentielle dans la société japonaise. Le regard extérieur influence ainsi énormément les sujets sensibles, provoquant rapidement une gêne des Japonais en public et effaçant tout comportement reconnu comme faisant partie de la dimension privée. Mais les agissements « transgressifs », voire déviants, sont bien plus tolérés à partir du moment où ils restent à l’écart des regards. Et cela s’applique à n’importe quelle œuvre, jusqu’aux productions pornographiques, souffrant de beaucoup moins de jugement négatif et de condamnation qu’en Europe. Le rapport au corps, voire de ces images virtuelles faisant apparaître parfois de très jeunes filles, sont certes difficilement tolérables en Occident. Mais cela est rarement le cas au Japon, tant que l’activité ne perturbe pas le fonctionnement de la société ou de toute entité publique. Ces œuvres de niche, mangas, films, ou jeux vidéo, si elles ne sont pas exposées à la sphère publique, restent donc totalement légitimées au Japon. L’arrivée de ces créations de plus en plus nombreuses sur le sol européen s’explique aisément par une certaine demande de la part des utilisateurs friands de contenus nippons, particulièrement en France. Sentant un marché économiquement en évolution, les développeurs japonais ont donc tenté, avec un certain succès, de proposer ce genre de contenu hors des frontières de l’archipel.

En outre, il faut également comprendre que l’uniforme scolaire fait partie de ces fascinations qu’ont les Japonais pour cette image de la lycéenne. Dans les jeux, les publicités, les concerts d’idoles, cette tenue est partout. C’est un élément auquel les Japonais sont énormément attachés, et cela depuis de nombreuses années, avec une certaine fierté de porter un uniforme scolaire. Donnant un statut presque prestigieux, envié, l’uniforme répond surtout à ce fameux regard extérieur tant craint par la culture nippone en général. C’est aussi une manière de rééquilibrer l’image de ces jeunes aux comportements « transgressifs » en société, qui s’amusent, chantent, dansent, posent dans les magazines tout en portant un vêtement respecté et reconnu dans la sphère publique. Ces explications ne cherchent en rien à valoriser ces intentions, mais simplement à placer une telle création dans son contexte et à comprendre ses enjeux et son existence. Voilà, ça, c’est fait.

Tu tires ou tu pointes ?

Le gameplay de Gal Gun 2 se sépare en deux sessions distinctes. La première consistera à calmer les invasions féminines, tandis que la seconde proposera au joueur de gérer son propre emploi du temps et le relationnel des personnes avec qui il entre en interaction. Dans son premier aspect, le jeu se détache nettement des mécanismes de rail shooter des précédents épisodes et c’est une excellente chose, cela amenant plus de variété à l’action. Les déplacements du personnage et ses angles de vue ne sont en effet plus imposés, puisque c’est au joueur de contrôler sa visée avec le stick, tout en ayant la possibilité, dans l’esprit d’un système de couverture, de se cacher derrière certains éléments, de se pencher ou de se baisser. Les déplacements s’opèrent en tirant sur une silhouette qui fera se téléporter le héros vers la position suivante avec plusieurs chemins possibles, et chaque vague de jeunes filles imposera son lot d’objectifs, comme protéger certains personnages, trouver des objets dissimulés dans l’environnement ou combattre un boss.

Outre le fait de tirer à la phéromone sur tout ce qui bouge pour calmer les pulsions de ces lycéennes, le jeu propose par ailleurs un coup critique les immobilisant instantanément et faisant rapporter un maximum de points. Cela passe par un point faible propre à chaque fille (tête, bassin, jambes…), clairement indiqué en scannant l’arme sur son corps. Les petits démons ayant pris le contrôle de certains personnages sont bien entendu à éliminer en priorité en les aspirant, puisque leur pouvoir rend les filles plus violentes et dangereuses. Et il faut avouer que cette variation de possibilité et de déplacement rend le tout très rythmé, fun et addictif, les vagues de lycéennes étant légion, les démons pour certains retors à supprimer et le challenge plutôt relevé. De plus, chaque niveau propose plusieurs interactions différentes, entre les bonus de soin ou d’augmentation de puissance de l’arme à récupérer et les différents cheminements possibles. En faisant abstraction du côté exagérément cul-cul, le joueur passe un moment plutôt intense et motivant, grâce à une prise en main simple et immédiate. Par contre, même réussie, il semble que cette jouabilité soit au départ plus adaptée aux dispositifs VR, l’immersion étant plus limitée sur téléviseur ou en mode portable.

La seconde partie du jeu se déroulera entre les différentes batailles. Il s’agit ici en effet d’une phase de gestion d’emploi du temps relativement classique. C’est surtout ici que se développent les relations avec les différentes interlocutrices, qui débloqueront les fameuses séquences plus suggestives, mais aussi de nouveaux défis et plusieurs fins différentes. Le héros communiquera essentiellement avec seulement deux personnages en dehors de l’ange du casque : Chiru, la voisine de l’immeuble adjacent à celui du garçon et Nanako, une camarade de classe. Ces deux alliées sont les plus importants contacts, puisqu’elles proposeront la plupart des quêtes secondaires et amélioreront également l’équipement. C’est ensuite au joueur de prendre en charge son emploi du temps, en sachant que seules deux missions peuvent être remplies par jour pour engranger un maximum de points. Et c’est une liberté d’action bienvenue, puisque rien n’est ici réellement imposé. Entre la quête principale, les défis des deux filles, les doléances des autres écolières, les choix sont ouverts. Chaque problème résolu permettra au joueur d’obtenir le numéro de téléphone de la fille aidée, l’autorisant à passer un peu de temps avec elle. Une fois un rendez-vous obtenu, il s’agira d’améliorer le relationnel, notamment en lançant le mini jeu Doki Doki Mode, le plus tendancieux du titre, où il faudra purifier la jeune fille en trois minutes, en éliminant les démons qui ont trouvé refuge en elle. Encore une fois, ces modes ne sont pas imposés, la quête principale n’étant pas affectée par ces sessions peu intéressantes sur le plan ludique et cassant un peu le rythme général du jeu. Ces sessions ne sont disponibles qu’aux joueurs qui souhaitent les essayer, sans que cela n’ait d’incidence sur le jeu dans sa globalité. Cependant, il faudra passer par là si l’utilisateur souhaite débloquer l’intégralité des modes et bonus.

Techniquement et graphiquement parlant, même s’il ne rivalise pas avec les grosses productions, Gal Gun 2 demeure fluide la plupart du temps, que ce soit sur téléviseur ou en mode portable, mais certains petits ralentissements peuvent survenir lors de l’affichage d’un très grand nombre de personnages. Le jeu propose aussi suffisamment de variété de décors et de game design pour ne pas sentir une quelconque redondance. Un travail particulier a été apporté sur les animations des filles, très nombreuses, malgré un côté ultra stéréotypé des comportements. Le tout apparaît comme très coloré et agréable, même si dans les textures, surtout dans les images zoomées, la pauvreté des détails se trahit un peu. Par ailleurs, le jeu prenant en charge les vibrations HD des Joy-Con, les sensations de jouer à un vrai jeu de shoot se voient multipliées. Le gros point noir réside cependant dans la durée de vie du jeu, qui dépend forcément des attentes de chacun. En ne passant pas par l’ensemble des modes et en finissant directement la quête principale, l’écran de fin apparaîtra en moins d’une dizaine d’heures, pour un titre vendu 49,99 € sur l’eShop. La rejouablité ne se justifie que pour obtenir les différentes fins, étant donné que le jeu a la mauvaise idée d’imposer un redémarrage total d’une partie pour trouver chaque issue de l’histoire. La sauvegarde automatique régulière ne permet malheureusement pas au joueur de revenir en arrière pour tenter de s’engager vers un autre chemin. Il est donc relativement décevant que, finalement, Gal Gun 2 impose au joueur de passer par des séquences qu’il n’a pas forcément envie de voir pour profiter pleinement des différentes options et bonus du jeu (même s’il paraît évident que la curiosité amènera chacun à voir un peu ce que proposent ces bonus, allez, avouez!).

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