Grand Theft Auto : Chinatown Wars

En résumé

  • Sorties :
  • 20 Mars 2009
  • 17 Mars 2008
  • Non renseignée

L'avis de Blayrow

Fidèle à son talent, Rockstar nous livre un jeu à la hauteur de nos attentes, et même au-delà. Dense, superbe et bourré de bonnes idées, GTA Chinatown Wars s’impose comme l’un des tous meilleurs jeux sur la portable à deux écrans. Les développeurs ont su tirer toute la quintessence de l’écran tactile pour en faire une utilisation intelligente et adaptée à un jeu d’action comme GTA. Ce passage à un support plus limité techniquement n’a d’ailleurs en rien entaché ce qui faisait la réputation de la série sur consoles de salon. C’est donc avec un plaisir intact que l’on retrouvera l’humour décalé, les personnages délirants et les dialogues ciselés dans une aventure vraiment indispensable, à consommer sans modération.

Les plus

  • Dialogues excellents
  • Réalisation solide
  • Stylet bien utilisé
  • Une ville bien remplie

Les moins

  • Les motos
  • Visée foireuse
  • Mode multi anecdotique
  • Nintendo-Difference

    par Blayrow

    le 10 avril 2009 22:00

Un GTA chez Nintendo. Impensable à une époque mais plus maintenant, le
rideau de Fer étant tombé entre Rockstar et la firme de Kyoto.
L’arrivée d’un épisode de cette série aussi mythique que controversée
sur deux écrans est donc une bonne surprise pour les joueurs, qui ont
quand même en tête la très moyenne prestation de GTA Advance en 2004.
Qu’ils se rassurent, GTA Chinatown Wars est, à bien des égards, un jeu
stupéfiant… et c’est le cas de le dire.


Liberty City rit jaune

Rockstar,
champions de la diversité ? Après nous avoir fait incarner tour à tour
un rital, un black américain et un serbe peu commode, c’est presque
logique qu’un asiatique soit le héros de cet épisode. Huang Lee, jeune
malfrat de Hong Kong, se retrouve débarqué dans Liberty City pour le
meilleur et pour le pire. Le lieu n’est en effet pas propice à la
déconne : les Triades chinoises doivent organiser leur succession après
le décès du père de Huang, et seul le détenteur de l’épée
traditionnelle pourra prétendre au titre suprême. L’élément
perturbateur intervient rapidement, dès l’arrivée à l’aéroport en fait,
vu que le malchanceux Huang se fait dérober l’épée par de mystérieux
agresseurs. Ne vous y trompez pas, GTA Chinatown Wars n’a rien à voir
avec un épisode de la Carte aux Trésors sur France 3, et Nathalie Simon
ne vous harcèlera pas du haut de son hélicoptère. Sur son dos, Huang
aura plutôt les différents membres des triades, désireux de prendre la
succession. Et ça, ce n’est que le point de départ, vu que, comme dans
tout GTA, l’histoire se déploiera dans de nombreux embranchements, et
fera intervenir de multiples personnages aux personnalités délirantes.
Même si les cutscenes ne sont plus que des images fixes accompagnées de
texte, la « patte » Rockstar et son humour noir caractéristiques sont
toujours là, s’exprimant dans des dialogues (non-censurés) remplis de
gimmicks, y compris des références à la Classe Américaine. L’Oncle de
Huang est ainsi autant attaché au code d’honneur des triades qu’aux
films pornos qu’il mate en cachette, et le reste des personnages
oscillent entre mégalomanes pervers, flics ripoux accros à la coke et
autres incapables ambitieux. De quoi arracher quelques rires, si si.

Et à défaut de rires, GTA Chinatown Wars provoquera quelques décrochages
de mâchoires. Comme dans quasiment chaque épisode depuis le III, un
nouveau GTA explose les limites jusque là établies en matière de
réalisme urbain. A côté du gangster, la ville est un autre protagoniste
que l’on découvre peu à peu. En passant de la console de salon à la
portable, Rockstar n’a pas perdu de son sens du détail, ni de sa
capacité à délivrer une atmosphère unique. Un défi face auquel nombreux
sont ceux qui se sont cassés la gueule avec des copies maladroites,
jamais à la hauteur de l’original. La faute à des villes aseptisées,
peu importe leur taille. Chez Rockstar, ce n’est pas le nombre de pâtés
de maison qui fait la métropole, mais plutôt ce qui la rend vivante. La
ville de Chinatown Wars est grosso modo celle de GTA IV amputée
d’Alderney, en vue de dessus, dans une 3D « cartoon » de très bonne
facture pour de la DS malgré quelques ralentissements ponctuels. Les
routes y sont parsemées de traces de frein et les murs couverts
d’affiches et de graffiti. Le trafic y est abondant, rythmée par les
feux de circulation et les embouteillages causés par notre conduite
sportive. Le jour et la nuit sont gérés en temps réel, tout comme le
climat : à une après-midi de beau temps passée à flâner dans Middle
Park peut succéder une pluie battante et des éclairs. Les piétons font
aussi démonstration d’une certaine intelligence, en sortant leurs
parapluies, ou en s’arrêtant pour photographier des lieux touristiques.
Faire l’inventaire de tous ces petits détails prendrait un temps
considérable, donc on fera court en disant que le jeu est non seulement
une réussite au niveau technique, mais aussi pour le design. Quant à la
partie sonore, on retrouve en voiture quelques radios thématiques, aux
musiques qui tiennent la route, si l’on peut dire, sans atteindre les
monuments que sont les tracklists de San Andreas ou GTA IV.

The worst place to be in America

Le
décor est planté, place à l’action. Fidèle à la formule, c’est sous
forme de missions attribuées par différents personnages que l’on
progresse dans l’histoire de GTA Chinatown Wars. Huang passe de
pourvoyeur en pourvoyeur, suivant des ordres sans jamais vraiment avoir
un semblant de choix, contrairement à GTA IV. Aller tuer un tel sans
sommation, poser une bombe dans la voiture d’un gangster corrompu,
escorter une cargaison importante assaillie par un gang ennemi, tel
sera le dur quotidien de Huang pour satisfaire les désirs de ses
supérieurs. D’un autre côté, Chinatown Wars a lui aussi ses atouts. Il
faut dire que Rockstar est plutôt du genre touche à tout en matière de
gameplay, ce qui donne des situations parfois foireuses sur consoles de
salon (ah, les fameux mini-hélicoptères de Vice City…) mais pas sur DS.
Chinatown Wars, lui, arrive à concilier savamment l’usage des boutons
et de l’écran tactile dans un jeu d’action, défi casse-gueule où bon
nombre de prétendants ont échoué. Le stylet sert tour à tour à voler
des caisses, pirater des systèmes de sécurité, saboter un moteur ou se
fabriquer des cocktails molotov maison à la station-essence du coin.
Que ce soit en mission ou en dehors, l’alternance entre les deux usages
se fait parfaitement bien, à de très rares exceptions près, et permet
d’insuffler de la variété dans le gameplay. Se retrouver à faire le
dragon dans une parade du Nouvel An chinois, ça n’a pas de prix…#row_end

Les
boutons, eux, servent des desseins plus conventionnels : contrôler le
personnage à pied ou en voiture, et mitrailler. Comme l’exige la
tradition, chaque voiture en circulation a la possibilité d’être «
réquisitionnée », qu’elle soit sur la route où à l’arrêt. Mais gare à
la police : dans un vol sur deux, une voiture de flic rôde dans les
parages et c’est l’indice de recherche une étoile assuré. Rockstar a
d’ailleurs innové en matière de poursuite avec les forces de l’ordre.
S’il est possible de les semer et d’attendre que ça passe dans le cas
d’un indice léger, à partir de deux étoiles, le stratagème ne prend
plus et les autorités collent bien aux basques. Le bon vieux Pay n’
Spray est toujours là pour effacer l’ardoise, mais on peut aussi faire
baisser l’indice en envoyant valdinguer les voitures de flics dans le
décor façon course-poursuite à l’américaine, quitte à leur rentrer
sadiquement dans le lard. Irréprochable sur la conduite, la maniabilité
du titre de Rockstar ne l’est pas dès qu’il s’agit de sortir les
calibres. Les armes à disposition sont nombreuses, allant du simple
flingue au M-16 en passant par le lance-flamme et la tronçonneuse. A
signaler également, le jet de grenades au stylet qui fonctionne plutôt
bien. Le hic, c’est que l’on hérite à côté d’un système de visée
frustrant, la faute à un lock hasardeux. Les gunfights à un contre un
ne poseront pas de problèmes aux fines gâchettes, mais dès que le
nombre d’ennemis passe à dix, le curseur erre où bon lui semble,
lockant souvent des ennemis à couvert tandis qu’un lascar nous plombe
gaiement à bout portant. Du coup, la meilleure tactique sera souvent de
bourriner en espérant que ça passe. Dommage, d’autant plus que le reste
du temps Huang se contrôle à merveille, qu’il coure, nage ou enjambe
les haies. Idem pour les voitures, qui loin de se rapprocher d’un
semblant de réalisme comme GTA IV a voulu le faire, ont chacune leur
maniement propre. N’espérez pas par contre parcourir Liberty City sur
une moto, leur vélocité associé à leur manque de protection font de
vous un futur éclopé de la route.

Vous êtes arrivé à destination

Dans
les rues de Liberty City, le flingue ne sera pas le meilleur compagnon
de Huang, mais bien son PDA multifonction. Plutôt bien fichu, il permet
d’accéder aux menus du jeu, mais surtout au GPS et au plan de la ville.
En quelques clics, on peut se préparer un itinéraire vers n’importe
quelle destination, dont le tracé sera ensuite affiché sur le GPS mais
aussi, encore plus utile, sur la route, ce qui évite les allers-retours
oculaires entre les deux écrans. Le PDA servira également dans ce qui
constitue un jeu dans le jeu, totalement indépendant des missions : le
trafic de drogues. Principale source de revenus dans Chinatown Wars, la
vente et l’achat de produits prohibés est gérée par un système d’offre
et de demande vieux comme le monde mais diablement efficace. Chaque
gang dans Liberty City tend à vendre à bon prix certains produits, et à
acheter à prix d’or d’autres, tout dépend de leurs besoins du moment.
En bon commerçant, il faudra savoir en profiter, en sautant sur les
bons coups pour se faire un max de thunes. A ce titre, le PDA tient au
courant des tendances du moment et informe de la position des dealers,
l’essentiel du boulot étant de se rendre d’un point à un autre pour
effectuer les transactions. Huang démarrera ainsi les poches vides,
mais son portefeuille grandira au fil des deals. De quelques sachets
d’herbe vendus à un prix dérisoire, on passe rapidement à la vente en
masse de cocaïne, bien plus lucrative. Tout ce trafic peu orthodoxe
n’est sûrement pas à négliger vu le peu d’argent que rapportent les
missions, et les prix prohibitifs des armes vendues par Ammu-Nation sur
son site internet. Ils livrent à domicile, c’est déjà ça.

Dans
l’hypothèse assez improbable où vendre de la drogue passerait pour
inadmissible aux yeux de certains, ce n’est évidemment pas la seule
activité proposée. Tout est possible à Liberty City, avec ou sans
argent. Rockstar, en bon samaritain, a inclus une tripotée de mini-jeux
sympathiques, du genre une piste de kart, un stand de tir ou les
traditionnelles missions de la police et des pompiers. Et puis il y a
les à-côtés indispensables pour finir le jeu à 100% : cascades,
courses, missions de carnage (hé oui, elles sont de retour)… bien
souvent, ce qui ne devait être qu’une simple balade dans les rues se
transforme en une virée crapuleuse. Un camion d’Ammu-Nation a le
malheur de passer sous votre nez ? Le voler puis le ramener à votre
planque fait de vous le propriétaire de son contenu. Les plus timides
tenteront leur chance aux jeux de grattage, tel Gérard, pilier de bar
au PMU de Douai. Reprises de GTA IV, les rencontres inopportunes avec
des personnages marqués en bleu sur la carte seront l’occasion de
missions courtes, mais pleines d’humour. Bref, c’est Byzance. Preuve en
est, la trame principale de Chinatown Wars ne constitue qu’environ 50%
du jeu pour environ 7 heures consacrées, si l’on en croit les stats de
votre serviteur. Un peu court donc, mais largement compensé par le
reste. Par contre, le mode multijoueur peut à peine être qualifié de
minimum syndical. En effet celui-ci contient quelques mini-jeux certes
réussis, mais jouables à deux seulement, et même pas en ligne. C’est
donc seulement en local que l’on pourra goûter aux joies des courses en
versus, au vol de fourgon ou à la défense d’une base en coopération.

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