En résumé
L'avis de Draco
James Noir's Hollywood Crimes est un bon jeu, à mi-chemin entre le jeu d'enquête et le casse-tête, il est le premier sur la console à offrir dans ce style quelque chose de résolument mature. Ses graphismes originaux mais manquant de détails, ses sons et musiques sympathiques mais pas inoubliables, et sa durée de vie faiblarde font de ce jeu un paradoxe. Oui James Noir's plaira sans aucun problème à tous ceux qui aiment se creuser la cervelle, oui le jeu est doté d'une très bonne ambiance et d'un cachet unique, mais on aurait aimé voir les développeurs aller jusqu’au bout de leurs idées et les exploiter totalement.
Les plus
Les moins
par Draco
le 8 janvier 2012 23:00
Pendant des mois, James Noir’s Hollywood Crimes 3D s’est présenté comme le jeu d’enquête vintage destiné aux amoureux des casse-tête. Mais derrière ce joli enrobage et la promesse de nouveautés, qu’offre réellement James Noir’s ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’équipe d’Ubisoft Casablanca a réussi à poser sa griffe. Verdict…
James Noir’s ne ressemble pas aux jeux du même type et on le comprend d’emblée par son histoire et la manière dont elle est amenée. Le jeu plonge au cœur des années 60 et narre les aventures de l’un des participants de la célèbre émission télévisée « The Incredible Puzzle Master ». Une célèbre émission hollywoodienne qui propose aux candidats de s’affronter sur des casse-tête plus ou moins corsés et d’acquérir un maximum de points en fonction de leur difficulté. Des points qui feront, d’ailleurs, monter la côte d’amour d’un public totalement déchainé.
Tout serait merveilleux s’il n’y avait pas un tueur en série complètement dingue, s’amusant à assassiner les gagnants des précédentes émissions. Il faudra donc partir sur les traces de ce tueur tout en continuant de participer à l’émission… mais plus les jours passent et plus la mort semble se rapprocher…
L’ambiance film noir, tant attendue, est bien retranscrite, mais si l’idée graphique s’avèrait au départ intéressante, on revient très vite à la réalité. En effet, les graphismes sont plombés par leur aspect minimaliste : pas assez travaillés et pas assez de détails, ce qui est franchement dommage tant il y avait matière à frapper un grand coup. L’équipe n’a également pas su offrir une gestion intéressante de la 3D. Preuve qu’il n’est pas si facile de réussir à l’utiliser. L’apport de la 3D dans les casse-tête est parfois sympathique, mais elle reste souvent inutile. Pourtant, il y avait matière à mieux l’exploiter et à offrir une réelle expérience. Ubisoft a offert le service minimum dans un jeu où l’univers choisi aurait pourtant dû permettre quelques folies, sans grossir le budget de développement.
Le gameplay de James Noir’s peut surprendre un public non averti qui penserait de prime abord avoir droit à un jeu d’enquête classique. Il n’en est rien. Aucun personnage n’est dirigeable, James Noir’s Hollywood Crimes n’offre qu’une succession d’énigmes et de casse-tête qui vous permettront d’avancer dans l’enquête. Il faut donc être conscients de cela avant d’acheter le jeu, car il ne s’agit en aucune manière d’un point & click de type Runaway ou Baphomet !#row_endPour résumer très grossièrement, il faut imaginer une sorte de Kawashima doté d’un scénario et d’une ambiance sur fond de crimes, dans lequel les entrainements cérébraux ont été remplacés par des casse-tête et des énigmes.
Ils sont le moteur d’un jeu tel que celui-ci et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils se sont creusés la cervelle du côté de Casablanca. Les différents casse-tête et énigmes proposés sont non seulement bien pensés mais sont également nombreux et loin d’être évidents. Il y a tout d’abord les casse-tête proposés directement dans le jeu télévisé, ceux envoyés par les fans qui veulent nous défier, et enfin les énigmes à résoudre lors de l’enquête avec le FBI. Deux choses sont à différencier dans ce jeu : énigme et casse-tête. Le jeu propose surtout des casse-tête (tels que des calculs à résoudre, des jeux de mémoire ou des labyrinthes) et beaucoup moins d’énigmes. Les énigmes sont à retrouver uniquement pendant les phases d’enquête et elles sont généralement cachées à l’intérieur d’un casse-tête. Une énigme nécessite de chercher un indice laissé par le tueur sur une scène de crime, cela demandera un bon sens de l’observation. Une fois l’indice repéré sur l’écran supérieur, il faudra le noter sur l’écran inférieur qui validera, ou non, votre réponse.
Des casse-tête qui sont souvent originaux et souvent corsés et qui utilisent généralement les deux écrans de la console, ce qui n’est pas négligeable. Petite ombre au tableau, certains casse-tête reviennent souvent, même si à chaque fois ceux-ci sont un peu plus complexes. Plus de diversité malgré tout aurait été bienvenue. Concernant la difficulté, elle est d’autant plus appréciable qu’Ubisoft a pensé à un système d’aide sympathique pour les moins bons. En participant et en gagnant au jeu télévisé « The Incredible Puzzle Master » notre côte de popularité augmente et par conséquent les fans aussi. Ces fans écrivent des lettres d’encouragement (des lettres qui sont à lire dans la chambre d’hôtel) dont certaines contiennent des défis sous forme de nouveaux casse-tête. En lisant ces courriers et en résolvant les défis, des points sont engrangés et pourront ensuite être dépensés pour se débloquer dans un casse-tête. Cette technique est de plus en plus utilisée dans les jeux vidéo de type « énigmes » ce qui est plutôt une bonne chose puisque cela permet aux développeurs de proposer des challenges plus corsés. Concernant James Noir’s, on déconseillera d’utiliser ces points sous peine d’en raccourcir sa durée de vie.
En effet, six heures au maximum suffiront pour terminer l’aventure principale et environ quatre ou cinq heures pour achever les casse-tête laissés de côté. Une durée de vie plutôt faiblarde mais qui devient tristement habituelle dans le jeu vidéo.
James Noir’s Hollywood Crimes remplit parfaitement sa mission, enchainant les casse-tête et les énigmes tout en disposant d’une histoire haletante. Destiné avant tout aux adultes avec son ambiance bien particulière, James Noir’s prend à contre-pied et propose un jeu qui jamais n’ennuie. Malgré ce joli constat on ne peut s’empêcher de lui reprocher son aspect non abouti. Car si l’idée graphique de départ est bonne, elle part rapidement en vrille. Des graphismes trop minimalistes et peu détaillés, associés à une 3D inutile gâchent le tableau final. On ne pourra pas s’empêcher de regretter une fin qui arrive trop vite,
preuve que si au final le jeu en a l’odeur il manquera très
vraisemblablement un peu de goût…