Nine Parchments

En résumé

  • Sorties :
  • 5 Decembre 2017
  • 5 Decembre 2017
  • 7 Decembre 2017

L'avis de Chozo

Bénéficiant d'une musique exceptionnelle et d'un rendu visuel qui fait écarquiller les yeux, Nine Parchments est, avant tout, un jeu d'action ultra nerveux pour un jeu de sorciers, grâce à sa dimension shooter, assez proche d'un Magicka, mais bien plus riche dans son aspect RPG. Prônant la collaboration avant tout, ce jeu s'avère excellent, que ce soit à quatre sur un canapé ou en ligne, tout en proposant des parties solos faisant disparaître bien sûr toute notion de solidarité, mais amenant forcément plus de challenge. Nécessitant une certaine rigueur dans sa jouabilité, Nine Parchments matérialise la bonne vieille mauvaise foi entre amis, la faute à cette bonne idée d’introduire la prise en compte des tirs fratricides. Malgré un level-design un cran en dessous par rapport aux anciennes productions, des boss moins palpitants et une difficulté parfois déséquilibrée dans ses modes, ce jeu justifie amplement un investissement de vingt euros, surtout à partir du mois de janvier, lorsque le patch réglant le problème de sauvegarde sera résolu. Ne fuyez pas pauvres fous !

Les plus

  • Musique et rendu visuel magnifiques
  • La solidarité entre amis avant tout
  • Les pointes de RPG
  • Plutôt long pour 20 euros
  • Les tirs fratricides qui vont défaire les amitiés
  • Une lisibilité permanente

Les moins

  • La sauvegarde unique 
  • Le level design peu inspiré
  • Des équipements presque inutiles
  • Des boss trop faciles une fois la stratégie identifiée
  • Nintendo-Difference

    par Chozo

    le 22 décembre 2017 23:00

Grand habitué des jeux d’aventure qui tournent en dérision l’univers heroic fantasy, le studio finlandais Frozenbyte récidive avec un titre à mi-chemin entre le hack’n slash à la sauce Diablo et l’action de type twin stick shooter en mode collaboratif. Car, c’est bien de cela dont il s’agit dans Nine Parchments, qui incite les joueurs à se prêter main-forte dans une épopée qui, à défaut d’être totalement originale, leur offre une bonne dose de fraîcheur (à l’instar des anciens titres du studio comme Trine, Shadowgrounds ou Has-Been Heroes). Exit Harry Potter et ses incantations imprononçables ou Gandalf et ses invocations d’aigles géants qui auraient pu limiter l’histoire du Seigneur des Anneaux à dix pages, Nine Parchments est avant tout un jeu d’action étonnamment nerveux, souvent plus proche d’un Rambo qui aurait troqué son fusil d’assaut contre un sceptre magique. C’est pas ma guerre ! Ah ben si…

Une mort certaine ? De faibles chances de survie ? Et bien qu’attendons-nous ?

Nine Parchments propose au joueur d’accompagner une équipe de bras cassés composée d’apprentis sorciers fainéants dans leur périple, qui consiste à accélérer leur formation en partant récupérer les neuf parchemins de l’Académie Astrale. Disséminés un peu partout sur la planète, ces parchemins serviront à compléter leurs grimoires et à leur enseigner de nouveaux sorts qui viendront s’ajouter aux trois pouvoirs disponibles, dès le départ, pour chaque magicien. À l’image des précédents opus, l’histoire se limite à cette introduction, bien qu’à terme, une fois tous débloqués en complétant certains objectifs, huit personnages différents sont jouables. Leur vie passée se voit réduite à quelques phrases de présentation, restant dans la plus pure tradition des œuvres des développeurs. Ceux-ci ont toujours privilégié l’habillage , le game-design et la jouabilité à une profondeur de scénario jugée relativement inutile. Pour rééquilibrer cela, et première constatation qui saute aux yeux, bien qu’il ne s’agisse pas d’un rendu technique hallucinant, Nine Parchments demeure cependant un réel enchantement visuel et sonore, dans la lignée d’un Trine, mais avec beaucoup plus de couleurs chatoyantes. Dotés d’animations réussies et distinctes, les sorciers et le bestiaire bénéficient d’un traitement visuel très agréable et surtout toujours très lisible, même dans les sessions les plus stressantes, dans lesquels des dizaines d’ennemis peuvent apparaître à l’écran.

Autre élément qui se remarque dès que l’on prend les Joy-Con en main, la jouabilité va demander un certain temps d’adaptation. Comme évoqué plus haut, Nine Parchments mélange des aspects de RPG et ses niveaux d’expérience rendant les sorciers toujours plus puissants, avec un gameplay basé sur le principe des shooters à deux sticks. Pour faire simple, le personnage se déplace traditionnellement avec le stick gauche, saute avec B et se téléporte avec Y. Jusque-là, tout va bien. Une attaque directe au corps-à-corps s’enclenche avec le bouton Zl, utile surtout face aux ennemis dotés de boucliers contrant les attaques magiques simples. Cela se complique dès que les sorts sont introduits. Il faudra donc sélectionner un sort (feu, glace, éclairs, malédiction…) avec la croix de direction, l’activer avec le bouton Zr, soit en restant appuyer, soit en enchaînant les pressions en fonction du pouvoir choisi. Enfin, afin de toucher l’ennemi voulu, il faudra, simultanément avec l’ensemble des autres fonctionnalités, viser l’ennemi à l’aide du stick droit. Vraiment pas évidente de prime abord, avec un peu d’expérience et d’insistante, la jouabilité devient cependant instinctive, surtout contre les monstres plus imposants que les petits ennemis des premiers niveaux. Il faudra donc enchaîner les sorts différents dont les jauges d’utilisation se vident et se remplissent aléatoirement en fonction de leur nature, tout en analysant les points faibles des ennemis, certains par exemple, plus sensibles au feu et à la foudre qu’à la glace. Au cœur du gameplay, c’est la bonne utilisation des sorts et la bonne gestion des téléportations qui, malgré une certaine lenteur du personnage, permettront de passer les différents tableaux.

Il faut beaucoup de bravoure pour faire face à ses ennemis, mais il n’en faut pas moins pour affronter ses amis

Bien évidemment jouable en solo dans des parties certes moins intéressantes, mais tout de même très agréables et retorses, Nine Parchments reste avant tout conçu pour les parties multijoueurs en ligne ou en local jusqu’à quatre participants, puisqu’il est calibré pour favoriser le travail en équipe et la solidarité entre sorciers. Et c’est bien le défi proposé par le jeu. Conserver une entente sans faille dans les moments les plus délicats demeure ici le plus important, surtout que le jeu prend en compte les tirs fratricides, que ce soit entre les monstres ou entre les utilisateurs eux-mêmes. Il s’agira donc de gérer l’équilibre entre l’action souvent frénétique et la gestion de ces tirs amis qui peuvent décimer très rapidement une équipe, compliquant énormément la tâche. Bien qu’il soit possible d’inverser ces tirs amis dans les options du jeu, ce qui inflige les dégâts non pas aux alliés, mais au coupable de l’attaque involontaire lui-même, cet aspect du gameplay reste l’élément déterminant dans l’avancée de l’histoire. Autre fonctionnalité résultant du caractère collaboratif du titre, dans les parties multijoueurs, le jeu propose une résurrection du personnage tombé au combat de manière pratiquement instantanée, que ce soit suite à une attaque ennemie ou alliée. Tout ce déluge d’action se voit complété par plusieurs éléments propres à l’univers des RPG. Les personnages disposent judicieusement chacun d’un arbre de compétence à compléter en sortilèges, sceptres et chapeaux magiques. Pourtant, outre les sorts récupérés après avoir terrassé les boss, l’acquisition des sceptres et des chapeaux n’a pas énormément d’intérêt. Apportant une légère rehausse de compétence aux personnages, mais totalement dominés par les gains de niveaux du héros, ces éléments n’apportent finalement qu’un rajout cosmétique.

Métaphore permettant d’illustrer le caractère comique et maladroit des apprentis sorciers, les tirs amis peuvent être évités, soit en se téléportant rapidement vers un autre lieu, soit en observant judicieusement les rayons matérialisant chaque sort. Traités en couleurs encore plus vives que le reste du design du jeu, les sorts donnent parfois un aspect presque psychédélique aux joutes les plus nerveuses, mélangeant les teintes aux tons très saturés. Tout cela serait parfait si le level-design s’avérait tout aussi travaillé. Malheureusement, en plus des sorts à éviter qui constituent déjà un vrai challenge dans leur multiplicité, surtout à quatre joueurs, les héros risquent souvent de chuter bêtement dans les ravins aux bords des niveaux, composés de pièges involontaires engendrés par un level-design souvent peu inspiré. Une plateforme constituant l’arène de combat, deux coffres perdus dans des environnements parfois inutilement immenses et vides,  des murs invisibles, des roches en saillie bizarrement inaccessibles, voilà ce qui compose les lieux de lutte, que ce soit en forêt, sur la montagne enneigée ou dans le désert. Quant aux boss, bien qu”‘ils soient divers et tous intéressants dans les stratégies à adopter pour les vaincre, ils s’avèrent moins difficiles à combattre que certains ennemis plus modestes, surtout ceux équipés d’un bouclier. Enfin, il faut noter que les options de difficulté souffrent d’un certain problème de calibrage. En effet, tout agréable soit-elle, en mode normal, l’avancée dans l’aventure se montre étonnement bien moins difficile que dans d’anciennes créations du studio, Has-Been Heroes en tête, et permet de voir le générique de fin après une bonne dizaine d’heures de jeu. Le mode difficile, quant à lui, amène le joueur vers une totale nouvelle dimension, avec une multiplication des ennemis et une forte baisse de la puissance des sorciers, rendant certains passages pratiquement insurmontables sans un petit facteur chance aux fameux tirs amis. Malgré cela, il faut reconnaître que pour 19,99 euros, l’utilisateur aura largement de quoi faire pour terminer le jeu à 100% en débloquant tous les sorciers et tous les équipements.

Bourré de bonnes idées et de grandes intentions qui éclipsent les petits soucis de conception, Nine Parchments souffre cependant de deux problèmes un peu plus embêtants, en tout cas momentanément. En effet, les développeurs ont choisi d’adopter un système de sauvegarde unique. Impossible donc de passer à la volée du mode solo au mode multijoueur sans redémarrer la partie. Impossible aussi de changer de personnage en cours de session sans perdre toute la progression actuelle. Seule l’évolution (expérience, sorts, équipements) du personnage sélectionné en début de partie est conservée. Enfin, aucune liberté de parcourir tel ou tel niveau indépendamment de l’aventure principale pour récupérer les bonus oubliés n’est proposée. Ces restrictions ne sont pas nouvelles chez Frozenbyte. Il n’y a qu’à évoquer le cas Has-Been Heroes, doté d’une difficulté diabolique et ne proposant qu’une seule sauvegarde des compétences des personnages, le jeu nous remettant en tout début de partie à chaque redémarrage. Autre soucis, la caméra immobile, qui ne permet pas de voir précisément l’ensemble du niveau de manière optimale, surtout quand il s’agit de grottes ou de surplombs de précipices. Espérons que les développeurs du studio, qui ont tout récemment évoqué un patch pour le début de l’année 2018, prenant en compte des mouvements de caméra et la résolution de ce souci de sauvegarde (autorisant 10 sauvegardes différentes), livrent leur correctif rapidement.

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