En résumé
L'avis de Goonpay
Pour son premier titre, Evening Star s’en sort plutôt avec les honneurs. En l’état, Penny’s Big Breakaway est un jeu qui offre des passages plutôt funs et inventifs bien que classiques, une replay value conséquente à condition d’aimer le scoring, mais entaché par quelques défauts, en particulier cette caméra pas pratique pour un sou, qui vont venir ternir un tableau qui aurait pu être une belle toile. Quand c’est à côté ce n’est pas dedans, comme on dit, et il ne manque vraiment pas grand-chose. Maintenant que cette nouvelle IP a fait son apparition, il va falloir surveiller la suite… Peut-être qu’un passage à la 2D, en conservant cette dynamique pourrait lui faire du bien pour corriger les problèmes de vue.
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par Goonpay
le 26 mars 2024 12:32
Révélé lors du Nintendo Direct du 21 juin 2023, Penny’s Big Breakaway, premier jeu du studio Evening Star fondé par Christian Whitehead, développeur ayant participé à l’élaboration de plusieurs jeux Sonic, est disponible depuis ce 21 février sur l’eShop de la Nintendo Switch. Avec une sorte de Sonic Team recomposée aux manettes et une inspiration assez évidente du hérisson bleu, il est assez normal de se demander ce que vaut ce platformer 3D. Let’s yo-yo-yo !
Penny est une jeune artiste de la planète Macaroon qui rêve de montrer ses talents à l’empereur Eddie. Seul hic au tableau, la liste des candidats est vertigineuse et la file d’attente astronomique n’est pas du goût de la jeune acrobate, qui préfère gruger tout le monde en se hissant rapidement au sommet du château, grâce aux capacités incroyables de son yo-yo. Tout se passe à merveille sauf au moment où le yo-yo enrage et décide de s’en prendre au pantalon du souverain qui se retrouve très vite en caleçon devant toute la plèbe. La sentence est irrévocable, Penny est condamnée sur le champ, mais cette dernière ne compte pas se laisser emprisonner si facilement. Elle décide donc de s’enfuir et doit donc échapper à l’armée de pingouins qui fera tout pour la capturer !
Élément clé de Penny’s Big Breakaway, le yo-yo est un peu le héros du jeu. Grappin, point d’accroche, système de suspension, véhicule, arme… Penny ne serait pas grand-chose sans lui. Parfois même, après avoir attrapé un item particulier, le yoyo peut se transformer pour devenir un hélicoptère, une boule écrasant tout sur son passage, un marteau ou encore rugir telle une moto sportive fonçant à toute allure.
Bien que différent d’un Sonic, on sent tout de même l’influence qu’a, ou a pu avoir, la mascotte de Sega sur Penny’s Big Breakaway, surtout pour l’esprit de course à travers les niveaux. Cependant, les commandes ne sont pas forcément intuitives, voire un peu contradictoires avec des spams de touches qui nous envoient directement en hors-piste. De plus, gérer le yo-yo avec le stick droit façon twin shooter n’est pas une mauvaise chose en soi, mais combiné à la caméra, ça part rarement dans le bon sens. Une configuration simplifiée est disponible dans les menus, un aveu d’erreur ?
À l’instar d’un Sonic, il n’est pas question ici de flâner pour analyser les recoins. Dès le départ, le ton est donné en affichant clairement un gros chrono, et l’objectif reste très simple : foncer à travers le stage en tentant de réaliser des combos, c’est-à-dire, des actions qui font que l’on ne s’arrête pour ainsi dire jamais, afin d’engranger le meilleur score possible, et, accessoirement, récupérer quelques items bonus au passage. De petites missions sont proposées en cours de route pour faire augmenter le total des points, comme par exemple apporter un objet d’un PNJ à un autre en un temps limité, récolter quelques objets rapidement, etc. Le scoring est donc un aspect assez important de Penny’s Big Breakaway puisque c’est lui qui assume la replay value.
Les mondes, découpés en plusieurs niveaux, sont l’occasion d’afficher des décors différents, enfin, surtout des couleurs différentes. Au cas où les images et les vidéos ne seraient pas assez explicites, Penny’s Big Breakaway est un titre très saturé. Les couleurs sont volontairement contrastantes et voyantes (un peu comme sur un Sonic diront certains), limite criardes, et ne plairont pas forcément à tout le monde. On est peut-être plus proche d’un Fall Guy, mais avec abondance de détails à l’écran. Le traité est assez anguleux, l’aliasing assez présent tout de même, bien qu’une mise à jour récente soit venue le diminuer.
Histoire de suivre le fil de l’aventure et raccrocher un scénario à cette mascarade, des dialogues sur fond d’illustrations fixes viennent ponctuer le parcours comme des intermèdes. L’esprit théâtre/cirque est bien mis en avant de bout en bout, forcément accompagné tout le long par des musiques assez rythmées et des bruitages qui, une fois de plus, ont des consonances très « Sonic ».
Le moteur graphique mis en place pour l’occasion, le Star Engine, ne fera donc pas mouche auprès de tous, probablement à cause de bugs un peu gênants, mais surtout d’une caméra qui n’est pas optimale dans toutes les situations.
Le jeu tente d’impressionner en mêlant vitesse et angle de vue dynamique, mais malheureusement ce combo, additionné aux couleurs bien vives, nuit à la lisibilité de l’action. Il n’est pas rare de rater un saut de plate-forme ou d’atterrir au mauvais endroit à cause de la difficulté à évaluer les distances. Et même si des affrontements de boss viennent un peu casser la répétitivité, il y a une certaine redondance dans les actions qui se renouvellent assez peu au final.
Venir à bout de l’aventure n’est pas chose difficile (environ six ou sept heures en ligne droite), tout comme débloquer les niveaux bonus, mais la frustration fera forcément son apparition, pestant à juste titre sur cette caméra. Les passages alternatifs qui abritent en général un petit secret à obtenir (trois missions de PNJ et trois jetons à récolter par stage) sont autant de références au hérisson bleu, mais ne poseront pas de réelle difficulté. Pour autant, le level design est bon. Le défi réside plutôt dans la recherche de la performance et du scoring, et là, c’est évident que Penny’s Big Breakaway tire son épingle du jeu, avec une propension à plaire au speedrunner, si tant est qu’on accepte cette caméra…