Viewtiful Joe : Red Hot Rumble

En résumé

  • Sorties :
  • 10 Mars 2006
  • 8 Novembre 2005
  • 29 Septembre 2005

L'avis de Ramzabeoulve

Plus qu'un coup d'épée dans l'eau, Viewtiful Joe : Red Hot Rumble marque une étape supplémentaire dans la plongée aux enfers qu'opère la série. Bordélique à souhait, et au final, frustrant à mort, le titre raté de Clover ne mérite pas qu'on s'y attarde. Surtout quand un certain SSBM, même s'il ne tape pas tout à fait dans le même registre, est disponible depuis quelques années déjà sur la même machine...

Les plus

  • Un bon concept de départ
  • La patte graphique décidément Viewtiful

Les moins

  • Action chaotique et incompréhensible
  • Frustration maximale
  • Beaucoup trop bourrin
  • Les voix des combattants
  • Peu intéressant en multi
  • Nintendo-Difference

    par Ramzabeoulve

    le 29 novembre 1899 23:50

Capcom, le EA japonais ? Vu le rythme d’exploitation frénétique de certaines séries, on est en droit de se poser la question. Quand ce n’est pas le Blue Bomber qui revient pour une performance avant tout destinée à faire mouche lors de la publication du bilan fiscal, c’est le nain rouge en spandex qui est appelé à se battre, et d’année en année, il s’enfonce dans les abîmes de la médiocrité. Chronique d’une déchéance.


Shining among the stars


Viewtiful Joe faisait carrément figure d’OVNI lors de la présentation des fameux Capcom Five, dont il ne reste aujourd’hui que de belles promesses. Lors de sa première performance, dont on se dit qu’elle aurait dû être la dernière, Capcom avait surpris l’assemblée avec un Viewtiful Joe ravageur, véritable vent de fraîcheur dans le genre poussiéreux du beat’em all. A l’époque, la série semblait promise à un brillant avenir, et ce même si les ventes n’étaient pas forcément au rendez-vous. Deuxième épisode dans la foulée du premier, et amère déception, car Capcom avait encore une fois cédé à la tentation de l’add-on bête et méchant. Les ventes se sont d’ailleurs écroulées, ce qui n’empêcha pas Clover de financer une série animée pas franchement folichonne. Ca tombe bien, c’est justement sur cette dernière que Viewtiful Joe : Red Hot Rumble base sa distribution.

 

Si on retrouve les éternels Joe, Sylvia et Captain Blue, d’autres personnages connus répondent également à l’appel, comme Sprocket, assistante sexy du papy pas encore grabataire, ou bien Captain Blue Jr. Si ces noms ne disent rien même à ceux qui ont retourné les deux épisodes précédents en Ultra V-Rated, pas d’inquiétude : un semblant de scénario, simple prêtexte pour se taper joyeusement dessus à coups de pouvoirs VFX, les introduira brièvement. Car oui, fini la bonne vieille formule du beat’em all à papa : Viewtiful Joe se la joue désormais Smash Bros. Enfin, pas vraiment, car croire que le dernier bébé de Clover se contente d’être une bête transposition du titre de HAL dans l’univers Viewtiful serait une belle erreur. Primo, car même s’il s’agit toujours de distribuer des mandales dans la joie et la bonne humeur, Red Hot Rumble dispose de quelques éléments intéressants le faisant plus virer vers le party-game que la pure baston. Secundo, parce que Clover nous rend une copie à mille lieues de la qualité et du fun d’un SSBM.

 

What’s going on here ?


Etant donné que les trois lignes de scénario écrites à la pause café veulent que Captain Blue recherche la star de son prochain film, le but est clair : c’est à celui qui brillera le plus dans chacun des scénario prévus. Dans l’univers flashy de VJ, ça vous semble aisé ? Dans ce cas, plus dure sera la chute. Pour gagner sa place au soleil d’Hollywood, il va donc falloir livrer bataille dans chacun des épisodes du mode Story. Le mot scénario prend d’ailleurs tout son sens, car les stages ne se résument pas à du simple pif-paf-poum avec un petit coup de Mach Speed de temps en temps. Non, ici, c’est celui qui aura le plus grand nombre de V-Points qui remportera la partie. Et pour récupérer ces fameux points, pas de mystère : outre taper dans le lard pour voler les points des autres, il va falloir être fourbe et rapide, afin de remplir au mieux les objectifs fixés, du genre, “récupère le plus de diamants”, “garde le drapeau”, “occasione un maximum de dégâts au boss”. En effet, la réussite d’une des ces mini-missions octroie immédiatement 1000 V-Points, ce qui est loin d’être négigeable. Et ce n’est pas le tout de les gagner, il faut aussi les conserver des autres concurrents avides. Sachant qu’un KO correspond à la perte de la moitié de son pécule, on aura tôt fait d’assurer ses arrières, par exemple avec quelques pouvoirs VFX, au nombre de quatre.

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Ainsi, on retrouve les classiques de la série : le Slow permet toujours de ralentir considérablement les actions de ses adversaires, pratique pour les bastonner en toute sécurité ; le Mach Speed transforme un combattant en une boule de feu inarrêtable pendant environ cinq secondes ; le Zoom augmente grandement la taille du personnage, offrant ainsi plus d’impact à ses coups. Le petit nouveau de la bande, S.E. pour Sound Effect, consiste comme son nom l’indique à moitié à charger pour matérialiser en un bloc solide un son. D’occurence un peu trop fréquente, les pouvoirs VFX restent néanmoins relativement bien intégrés aux batailles. Autre ajout pour donner un peu de piquant aux bastons, les batailles VFX. Déclenchées par le jet d’un objet spécifique, elles consistent en des mini-jeux basés sur le massacre de boutons, la rotation des sticks ou encore les réflexes. Chance supplémentaire de voler des V-Points aux concurrents, pouvant aller jusqu’au retournement de situation complet, il est regrettable de constater qu’on fait trop vite le tour de ces épreuves, au faible nombre de cinq. Cependant, malgré quelques faiblesses, le concept général paraissait suffisamment solide pour assurer quelques joutes défoulantes à plusieurs. Manque de chance, un énorme défaut met tous les efforts de Clover à néant.


 

Cut ! Cut ! Cut !

Si en visionnant une des nombreuses vidéos du jeu, vous n’avez strictement rien compris à ce qui se passait, c’est normal : devant l’écran de télévision, manette en main, on ressent exactement la même chose. En effet, dire que Viewtiful Joe : Red Hot Rumble est un bordel complet s’avère un trop doux euphémisme. Ce qui se déroule à l’écran relève carrément du chaos indescriptible, la faute à des graphismes surchargés en explosions et autres effets certes jolis mais qui rendent l’action totalement illisble. Pourtant largement au service de l’ambiance de VJ1 et 2, la débauche visuelle de VJ RHR transforme chaque partie en cauchemar. Clover aurait dû avoir la main bien plus leste, car même si le jeu ne souffre à aucun moment de ralentissements quelconques, repérer son personnage devient une sacrée gageure. En effet, au milieu de cette fresque bordélique, se perdre totalement dans la mélée s’avère fréquent et frustrant. D’autant plus quand on croyait se servir de son adversaire comme d’un punching-ball, et qu’on se rend compte deux secondes plus tard qu’il ne brassait que du vent. Du coup, la recherche de son combattant prend le pas sur l’action elle-même, et les combats virent au n’importe quoi le plus complet.

 

Ajoutez à cela les cris des combattants qui deviennent gavants en cinq minutes chrono – Sprocket risque à coup sûr de donner des envies de meurtre – et vous obtenez un coktail bien amer. Ainsi, inutile de dire qu’on ne ressent aucune envie de progression, puisque les bastons, déjà pas franchement techniques à la base, sont bien trop bordéliques pour s’avérer intéressantes, virant très rapidement au bourrinage de boutons sans grand intêret. Comment s’amuser d’une quelconque manière dans ces conditions ? Ironiquement, Viewtiful Joe : Red Hot Rumble devient presque plus amusant à jouer tout seul qu’à quatre. Un comble pour un titre principalement basé sur une action multijoueurs frénétique… Et comme forcément, le contenu solo se limite à débloquer quelques personnages et les habituels artworks, quête longue mais pas fichtrement passionnante il faut le dire, et que le mode Story se boucle globalement en une après-midi sans forcer, on remisera bien vite le titre sur l’étagère au profit d’autres jeux moins tape à l’oeil, mais nettement plus amusants. Henshin A-Go-Go, Baby ? Non, pas vraiment, mon petit Joe.

 

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