Bethesda va continuer de soutenir la Switch et explique pourquoi !

Beaucoup d’observateurs se sont demandé pourquoi une entreprise qui n’avait jamais rien développé sur consoles Nintendo s’était subitement mise à vouloir y produire des jeux vidéo. Alors bien sûr, à la fin des années ’80, Bethesda avait soutenu la NES et la Super NES en développant Wayne Gretzky Hockey ou encore le très bon Terminator, mais il est vrai que ces 20 dernières années et plus particulièrement depuis le début des années 2000 lorsque l’entreprise américaine a explosé en développant de nombreux jeux AAA, celle-ci a totalement oublié l’option Nintendo laissant ses fans sur le carreau.

Bien décidé à changer cette politique, et sans doute bien aidé par les ventes tonitruantes de la console, Bethesda Softworks est devenu l’un des plus gros partenaires de la Switch d’abord en décidant de porter son jeu culte The Elder Scrolls V : Skyrim, puis en annonçant coup sur coup DOOM et le prochain Wolfenstein II : The New Colossus. Dans une interview accordée à GamesBeat, le vice-président du marketing et des communications, Pete Hines, a déclaré que ce n’était qu’un début et que l’entreprise allait continuer de soutenir et de porter ses jeux sur Nintendo Switch.

Même s’il avoue ne pas savoir le nombre exact de possesseurs de Switch n’ayant pas joué à Skyrim, il croit fermement que l’aspect portatif incitera ceux ayant déjà joué au jeu de le refaire afin de pouvoir l’emmener partout (on lui souhaite de ne pas se tromper). Pete Hines est très excité par le fait de proposer DOOM sur la console, un jeu gore et violent qui, croit-il, a toute sa place dans une ludothèque pas encore familière de ce type de jeux et donc forcément à même de toucher un public en manque de ce genre de productions. Interrogé justement sur la difficulté du studio à porter des jeux comme DOOM sur la Nintendo Switch, Pete Hines affirme que Bethesda n’a pas eu plus de problèmes qu’avec une autre plateforme : « Nous n’avons pas plus de difficulté que n’importe quelle autre plateforme. Chaque fois que vous allez sur une nouvelle plateforme, il y aura toujours des défis quant à la façon de développer telle ou telle chose par rapport au PC. »

Il souligne au passage que même si l’attente est importante pour une série comme Skyrim déjà connue, il faut prendre le temps de le présenter et d’expliquer ce que c’est, car de nombreux joueurs Nintendo ne connaissent pas forcément cette licence. Et c’est pareil avec Doom selon Hines : « Il y a aussi un nouveau public qui n’est pas sûr de ce que sont ces jeux. Ils n’ont pas joué un Doom ou à Skyrim. Il y a un message à faire passer pour leur dire – Voilà pourquoi ces jeux sont cool et amusants – ».

Mais le rapprochement entre Bethesda et Nintendo ne s’est pas fait directement par la volonté du studio américain, c’est Nintendo qui est venu leur présenter la console avant que celle-ci ne soit annoncée au grand public : « Ils sont venus nous voir avant de dévoiler la Switch pour nous montrer comment était le matériel et ce qu’ils faisaient avec lui. Nous avons constamment discuté avec eux, et pas seulement sur les trois titres que nous développons actuellement, mais sur toute notre approche de la plateforme, c’est-à-dire : ce que nous pouvons faire, comment l’utiliser au mieux et ce que nous trouvons le mieux adapté. Nous sommes satisfaits de ce que nous faisons. Nous sommes évidemment heureux des trois jeux en cours de développement sur Switch, mais ce n’est pas comme si nous allions simplement faire ces jeux et ensuite tout arrêter. Nous voulons que ceci soit le début d’une relation que nous construisons avec les fans de Nintendo et Nintendo » a-t-il souligné.

Une phrase qui en dit long sur l’envie du studio de toucher un public plus large qui lui échappe depuis tant d’années, on peut donc y voir clairement l’envie de porter d’autres jeux à l’image du FPS Prey qui aurait toute sa place sur la console. Ce nouveau partenariat est le fruit d’efforts payant entre Nintendo et les éditeurs, car, rappelons-le, l’entreprise japonaise n’a pas toujours été très proche des éditeurs, ce qui lui a coûté cher au fil des années, une stratégie changeante amorcée par l’arrivée de feu Satoru Iwata et prolongée par Tatsumi Kimishima ou encore Reggie Fils-Aimé.