Yoshi Ono, la 3DS et Super Street Fighter IV
Au travers ses différentes présentations, et faute d’un gros titre gamer signé Nintendo pour lui chourrer des parts de marché, Super Street Fighter IV 3D Edition s’est d’ores et déjà imposé comme LE jeu de lancement la 3DS. Enfin, celui qui devrait satisfaire les gamers à poil dur, indifférents aux chiots “cromignons” de Nintendogs, aux balades en jet pack au dessus de l’ile Wuhu de PilotWings Resort, ou aux portages Dreamcast/PS2 d’Ubisoft. Du coup l’interview accordée il y a quelques jours à Gamesradar par Yoshi Ono, le papa de Street Fighter IV, pourrait en intéresser certains, d’autant que le bonhomme livre aussi quelques infos intéressantes sur la console.
Ono-san salue notamment la qualité des outils de développement fournis par Nintendo. Une chose qui, selon lui, est plutôt rare sur une nouvelle machine. Il serait ainsi beaucoup plus simple de développer sur 3DS que sur PSP, par exemple, et c’est grâce à cela que les gars de chez Capcom auraient réussi à développer très rapidement une version 3DS de Super Street Fighter IV à la fois digne du jeu original et incluant un bel échantillon des fonctionnalités spécifiques à la console (effet 3D, WiFi, StreetPass, etc). Il faut en effet savoir que le développement de cette version portable n’a commencé que quelques semaines avant l’E3 2010, suite à la présentation par Jun Takeuchi d’une « version de Resident Evil 5 » tournant sur 3DS (oui, ça surprend un peu). C’est donc cette démonstration technique qui aurait donné l’idée à Yoshi Ono d’adapter Super Street Fighter IV sur la nouvelle console de Nintendo.
Mais pour en revenir aux fameux outils de développement proposés par Big N, ils permettraient notamment une gestion plus ou moins automatisée de la 3D en ne laissant à la charge des développeurs que le soin d’affiner les réglages afin de bien positionner les objets dans l’espace tridimensionnel créé par la stéréoscopie. Apparemment les gars de Capcom ont passé beaucoup de temps sur ces ajustements afin d’obtenir un effet 3D de qualité, et ils semblent être très satisfaits du résultat, que ce soit dans Super Street Fighter IV ou dans Resident Evil: The Mercenaries 3D. Ono se permet d’ailleurs un petit tacle sur certains jeux présentés à l’événement New-Yorkais de la fin janvier, et qui n’auraient manifestement pas bénéficier du même soin.
Concernant le contenu de Super Street Fighter IV 3D, Ono avoue que l’absence du contenu de l’Arcade Edition est essentiellement due à des questions de timing, les deux versions ayant plus ou moins été développées en parallèle. Par ailleurs, les développeurs souhaitaient se baser sur une version bien équilibrée, qui avait fait ses preuves et ne nécessiterait pas un gros travail de debugging. Cependant, il n’exclut pas la possibilité d’intégrer les spécificités de l’Arcade Edition dans la version 3DS, à condition que l’infrastructure online de la console le permette, que Nintendo soit favorable à ce genre de mise à jour, et bien entendu que les joueurs soient intéressés.
Interrogé ensuite sur les contrôles et la position pas forcément très confortable des gâchettes dans un jeu qui nécessite six boutons, Ono explique qu’il sera possible d’attribuer n’importe quelle touche, ou combinaison de touches, à l’écran tactile. On pourra ainsi parfaitement paramétrer les Low Punch et Low Kick sur l’écran tactile pour se retrouver avec une configuration plus proche de celle d’une manette Saturn par exemple. D’après lui, ce n’est pas forcément l’idéal mais cela reste possible, et certains jeunes développeurs de l’équipe auraient déjà pris le pli de jouer ainsi.
Pour ce qui est d’une éventuelle version NGP de Super Street Fighter IV, il reste en revanche très prudent. Pour lui, il n’est en effet pas certain qu’au moment où la console de Sony sortira, les joueurs attendent encore une nouvelle version du jeu. La question reste ouverte, et Capcom a de toute manière des projets pour la NGP, notamment dans le cadre de sa connectivité annoncé avec la PS3. Simplement, ces projets n’auront peut-être rien à voir avec la franchise Street Fighter.
Enfin, l’interview s’achève sur une petite touche de légèreté en abordant l’accueil parfois mitigé qu’ont reçu certains personnages de Street Fighter dans leur supposé « pays d’origine ». L’occasion d’apprendre que les coréens n’apprécient pas forcément la coupe de cheveux de Yuri, et que le nom de Zangief ne serait même pas “prononçable” en Russe. Vingt ans après la création du personnage, il était temps de s’en rendre compte !
