A La Croisée Des Mondes : La Boussole d\’Or

En résumé

  • Sorties :
  • 30 Decembre 2007
  • 4 Decembre 2007
  • 27 Mars 2008

L'avis de Kiklox

Un grand n’importe quoi, une belle définition du jeu bâclé, fait à la va-vite pour la sortie du film et qui ne se le cache pas. Purement commercial, ce titre ne mérite même pas qu’on s’arrête en magasin pour lire sa jaquette, ou alors juste pour faire plaisir au maquettiste qui, pauvre de lui, n’a rien à se reprocher dans cette aventure désastreuse. On gardera la boussole dehors.

Les plus

  • L'univers
  • L'idée du daemon

Les moins

  • Globalement tout
  • Nintendo-Difference

    par Kiklox

    le 9 janvier 2008 23:00

Chaque année le cinéma est attaqué de toute part par ce qu’il convient de nommer en jargon anglophone le « blockbuster ». Et qui dit blockbuster, dit gros budget, qui dit gros budget dit campagne publicitaire astronomique et qui dit campagne de pub’ dit opérations marketing. C’est alors très souvent dans ces cas de forces majeures que des grands films donnent naissance à de grandes déceptions vidéoludiques. Rares sont les jeux à licence qui savent satisfaire le joueur. Et sans suspens aucun, je vous annonce que cette adaptation de la Croisée des Mondes n’en fait pas partie. Une déception totale.


Greuwarrr !

De l’Or…

À première vue, le choix d’un jeu d’aventure-plateformes s’avérait convenable et approprié à l’ambiance de l’univers créé par Philip Pullman. Il est vrai que sur DS le genre est un peu trop représenté, mais pourquoi pas, diriger Iorek le valeureux guerrier ours ou Lyra Belacqua la petite fille courageuse n’est pas une occasion de tous les jours. Seulement encore faut-il pouvoir s’identifier aux personnages qui ici ne ressemblent à rien. Le choix graphique des développeurs, plus que douteux, nous rappelle sans difficulté le style des jeux Pirates des Caraïbes sur la même console mais en moins réussi. Déjà qu’ils n’étaient pas fameux pour la saga de Gore Verbinski et qu’ils ne lui faisaient pas honneur, ici on touche presque le fond. Iorek est un cube blanc, Lyra est une bouillie de pixels et ne parlons même pas des ennemis, aussi coriaces que des pingouins ligotés. Pourquoi se lancer dans une aventure en 3D pour un jeu de plateforme linéaire qui reste majoritairement planifié comme un jeu en 2D ? La liberté d’action est très faible, à part aller devant ou derrière et quelques rares choix indiqués par des flèches pour passer devant ou derrière un élément du décor (une caisse, une table, un rocher…) rien ne justifie ce passage à la 3D. Dommage, le jeu aurait gagné en charme s’il avait été réalisé dans une 2D soignée.

#row_end

Les décors traversés sont donc extrêmement moyens, laids ou vides, que ce soit l’orphelinat ou les grottes de glaces, on a très souvent l’impression de parcourir les mêmes lieux, encore et encore. Et les énigmes n’arrangent rien à l’affaire puisque celles-ci sont particulièrement mal pensées, si bien qu’elles ne sont pas évidentes (résultat d’une ergonomie peu travaillée) à résoudre. Faire appel à son compagnon ou plutôt son « daemon » Pan, intimement lié à votre esprit et votre âme, n’a rien d’une partie de plaisir, d’une part à cause de la disposition des fonctions sur les boutons de la console qui n’a rien d’intuitif et d’autre part à cause d’une mollesse des personnages. Transformer Pan en paresseux pour creuser les mottes qui font obstacle, en faucon pour voler et récupérer des objets inaccessibles (ou planer pour activer des mécanismes), en petit chat capable de tuer des loups – pas mal celle-là hein ? – ou en joli papillon qui passe partout est plus angoissant qu’autre chose. En appuyant sur R, on invoque son daemon, qui ne peut aller trop loin au risque de mourir et on le dirige à l’aide de la croix directionnelle pour sortir Lyra des plus mauvaises postures. Soit, sur le papier ce principe peut sembler intéressant, mais la réalisation ne suit pas du tout. En somme, tout cela n’a rien d’encourageant surtout pour un jeu qui s’adresse avant tout à un jeune public : bien trop difficile et peu maniable.

A la Bronze.

Alors si l’aventure peut sembler longue, avec la récolte de quelques morceaux bonus cachés de-ci de-là parmi les niveaux, avec trois chapitres pour chacun des dix sept niveaux, il est dur d’avoir envie de continuer jusqu’à la fin qui est un soulagement une fois atteinte. Rien n’égaye l’aventure, si ce n’est les passages avec Iorek, un poil plus bourrins qu’avec Lyra mais bien courts et répétitifs. On ne parlera pas de l’utilisation du double-écran ou bien même du tactile qui n’apporte strictement rien si ce n’est la possibilité de voir Lyra à l’endroit où on l’a laissée en partant dans son coin avec Pan. Reste le plaisir de suivre l’histoire des livres ou plutôt du film à la vue des nombreux passages évincés. Malgré cela on peut dire que ce jeu n’apprend pas grand chose sur le film, même avec ses quelques dialogues longuets et ratés entre deux avatars mal découpés sur Photoshop.

Ce jeu est donc en plus d’être raté, bâclé de toute part sauf peut-être du côté sonore avec des musiques certes moyennes mais une ambiance sonore globale assez bonne, qualitativement parlant pour une console comme la DS. Si vous cherchez encore un cadeau à offrir après les fêtes, évitez bien cette jolie boîte aguicheuse, offrez plutôt une place de cinéma pour le film qui sera de toute façon toujours plus intéressant que cet ersatz de jeu de plate forme.

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