Devil’s Third

En résumé

  • Sorties :
  • 28 Aout 2015
  • 11 Decembre 2015
  • 4 Aout 2015

L'avis de Draco

Itagaki n’avait sans doute pas les moyens de ses ambitions et ça se ressent. Graphiquement périmé, proposant des décors vides, un système de jeu austère et vieillissant, une utilisation zéro du GamePad et un mode campagne basique mais néanmoins fun nous rappelant certains jeux sur borne d’arcade il y a plus de 10 ans, Devil’s Third accumule les casseroles. Vendu 50 € pour un jeu vieux d’environ 10 ans, seul son mode en ligne le sauve du naufrage mais certainement pas à ce prix-là...

Les plus

  • Le mode en ligne complet
  • Bien bourrin et assez fun

Les moins

  • Graphiquement digne d’une PS2
  • Des décors ultras vides
  • Le GamePad délaissé
  • Le corps-à-corps bien trop simpliste
  • Vendu trop cher
  • Nintendo-Difference

    par Draco

    le 25 août 2015 22:00

C’est peu de dire que le nouveau titre de Tomonobu Itagaki (créateur de Ninja Gaiden et Dead or Alive) aura créé la polémique, entre les critiques assassines des uns et les polémiques des autres (Nintendo America qui ne voulait carrément plus éditer le jeu), il est clair que cette exclusivité Wii U interdite aux moins de 18 ans aura fait parler. Mais une fois le jeu en main, il est difficile d’être aussi sévère et tranché, car si ce titre d’action sanglant mélangeant phases à la troisième et à la première personne (FPS) est clairement dépassé graphiquement, il y a aussi du bon même si à première vue le joueur non avertit s’en ira très vite en courant…

Un jeu qui laisse sur le cul !

Devil’s Third est un jeu d’action, caméra derrière cet anti-héros russe, mais qui se mue en FPS lors des phases de tirs à l’arme à feu. L’histoire est plutôt bien menée, elle raconte le destin d’Ivan, un mercenaire et se déroule alors que la Russie est en profonde mutation. L’Ex-URSS n’est plus qu’un souvenir et l’Union République Soviétique Socialiste s’est reformée autour d’une nouvelle idéologie sous l’impulsion d’un groupe de dangereux mercenaires. Leur volonté : se venger de l’Occident impérialiste et annexer les États-Unis. Vous (Ivan), faites partie de ce groupe de mercenaires ayant fondé cette nouvelle Russie, mais les choses ne se passent pas tout à fait comme vous l’auriez souhaité. Vos amis sont devenus de dangereux terroristes sanguinaires n’hésitant pas à massacrer femmes et enfants, c’est lors d’un attentat à l’arme chimique en Amérique latine, qui raye pratiquement de la carte une ville entière, qu’Ivan prend conscience de la barbarie de son groupe. Il va alors se faire arrêter et enfermer dans la célèbre prison de Guantanamo où il va collaborer avec les services secrets pour anéantir son organisation. C’est le début d’une vendetta sanglante…

Tout au long du jeu, la théâtralisation des événements est clairement un motif de satisfaction, mais ce sont en fait les premiers instants de jeu qui offre une magistrale douche froide…

Parlons graphismes étant donné que c’est désormais une composante essentielle des jeux vidéo d’aujourd’hui, et que dire si ce n’est que c’est totalement dépassé : on se croirait revenu aux vieux jeux vidéo de salles d’arcade du milieu des années 2000, en à peine plus lissé. 10 ans de retard technique, ça a de quoi laisser sur le cul et décourager la plupart des joueurs, surtout s’ils ressortent des dernières productions telles Call of Duty ou Far Cry 4, pour ne citer qu’elles. C’est non seulement graphiquement à la ramasse, mais c’est aussi très vide, les décors ne recèlent pas vraiment de détails, et rien n’est véritablement destructible à part les quelques barils inflammables disséminés çà et là. Le level-design n’est quant à lui franchement pas inspiré. Quand on sait ce que la Wii U est capable graphiquement il y a tout de même de quoi s’interroger sur l’audace de sortir un pareil titre. D’autant que pour couronner le tout, quelques gros ralentissements sont à noter sans parler de chargements parfois interminables (on se demande parfois ce que le jeu charge vu la pauvreté des textures, mais vu les 15 gigas que pèse le jeu si vous avez le malheur de l’acheter en dématérialisé, on comprend vite que les textures et le reste n’ont pas étés optimisés pour un sou). 

Des motifs d’espérer…

Les 20 premières minutes du jeu, c’est donc l’incompréhension la plus totale, mais petit à petit quelque chose d’incroyable se produit : on s’amuse. Le jeu est fun et c’est indéniable. Volontairement orienté tout arcade, Devil’s Third propose soit de combattre au corps à corps avec tout type d’armes blanches, de la hache, en passant par le sabre japonais, la barre à mine, le marteau et le simple couteau, soit à l’arme automatique. Si l’on choisit le combat rapproché en dégainant son arme, ça lock l’ennemi, avec possibilité d’esquiver les coups en sautant sur le côté d’une simple roulade, en se déplaçant d’un pas de côté ou en contrant. Survient alors, selon le coup donné, un démembrement, différent en fonction de l’arme blanche en poche. Le nombre d’armes blanches est respectable. Pour ceux qui avaient joué à Red Steel vous ne serez pas dépaysé. Premier reproche : la trop grande simplicité des coups, un coup rapide et un coup lourd, c’est tout ce que propose le combat au corps à corps. Il n’y a dedans aucune technicité, aucune difficulté, deux pauvres boutons, deux pauvres coups, voilà qui fait un peu tache pour celui qui nous avait pondu un certain Ninja Gaiden…

Le combat avec les nombreuses armes automatiques se fait le plus classiquement du monde, viser fait passer en mode FPS et il n’y alors plus qu’à arroser. Il n’y a ici aucune place pour le jeu en finesse, alors il ne faut jamais hésiter à vider tout un chargeur, car une caisse de munitions pleine n’est jamais bien loin. Que ce soit la mitraillette, le sniper, le bazooka, le fusil à pompe ou les grenades, tous les types d’armes sont représentés, il faut reconnaître que le jeu est au moins complet sur l’arsenal.

De l’arcade pure et dure

Certains diront que Devil’s Third est un grossier jeu d’arcade et ils auront raison, chaque fin de niveau à son boss à la longue barre de vie interminable. Des combats au sabre ou au flingue, souvent les deux mélangés, seront nécessaires pour en venir à bout. La difficulté va croissante, il y a plusieurs degrés de difficulté et l’on peut choisir de l’ajuster à n’importe quel moment. Plus on avance et plus le jeu devient difficile. Le titre est tout sauf réaliste (en témoignent les zombies et autres loups-garous issus d’humains modifiés qui apparaissent au milieu du jeu), il s’agit ici d’un hymne à l’action dédiée au carnage.

Puisqu’on parle de carnage, il y a de nombreuses déceptions à la clef pour qui espérait enfin avoir un jeu gore sur Wii U. Le sang tire plus vers le noir que vers le rouge (sans doute une censure dissimulée), les corps de ceux qui meurent disparaissent instantanément une fois à terre et les impacts de balles sont inexistants. Même lorsqu’on découpe en deux un corps à la hache, il est impossible de vraiment distinguer quoi que ce soit. Ne vous attendez donc à rien de surprenant ni de choquant.

Pour ceux qui s’interrogeaient concernant l’utilisation du GamePad, elle est inexistante. Valhalla Game Studios n’a absolument rien exploité des capacités de la manette, c’est une totale déception, ni radar, ni rien que ce soit, tout juste est-il possible de jouer au jeu sur le GamePad sans passer par l’écran de télévision. La durée de vie en mode campagne est satisfaisante, l’action se déroule dans de nombreux endroits du monde comme le Japon ou l’Amérique du Sud, les décors, bien que totalement vides, ont au moins le mérite d’offrir des thèmes différents. Mais c’est un fait, Devil’s Third n’exploite ni les graphismes de la console ni sa manette, et n’offre donc malheureusement qu’un titre basique ayant 10 ans de retard… 

Un mode en ligne ultra complet !

Après avoir passé près de 6 heures sur le mode solo (fun, mais pas exceptionnel), il étant temps de s’atteler au mode en ligne que l’on nous annonçait complet ! Il propose tout ce que nous espérions d’un jeu d’action/FPS en ligne en 2015, à savoir des classements mondiaux, des parties jusqu’à 16 joueurs, près de 10 modes de jeux imbriqués dans le mode en ligne principal, des succès et tout un tas d’autres fonctions bien intéressantes comme la création de guildes et l’affrontement entre guildes. On a presque du mal à le croire après avoir autant avancé dans le mode Campagne. 

Le mode en ligne propose d’abord de créer son personnage puis de l’équiper. Ensuite, en fonction de ses résultats en ligne et de son classement, on monte en level : plus le level monte et plus on déverrouille de choses. Car lorsqu’on démarre on ne dispose que de l’équipement standard en fonction du type de personnage que l’on incarne. Pour acheter de l’équipement et des armes plus puissantes, il faut dépenser l’argent virtuel du jeu que l’on gagne en jouant au mode solo (en récupérant les objets cachés : les trophées) ou en jouant en ligne. 

Parmi les sous-modes du jeu en ligne, on retrouve notamment : Battle Royale (match sans merci où tous les coups sont permis), Match mort en équipe, Livraison Express (sécurisez avec votre équipe le plus de colis, ce qui permet d’en récupérer son contenu et renverser le cours de la bataille), Basse-cour (trouvez et capturez les poules disséminées à travers la carte en évitant de vous recevoir une bastos) et Corps à corps (affrontez l’équipe adverse ou seules les armes blanches au corps à corps sont autorisées). Cinq autres modes que nous ne dévoilerons pas (embargo) sont à déverrouiller par la suite. 

Outre ces 10 modes de jeux en ligne, la création du personnage, le système de customisation des armes et de ses tenues, le jeu propose un système de création de guildes très ingénieux. Vous avez le choix de créer une guilde et d’ensuite recruter jusqu’à 16 joueurs. Avec cette guilde il faut alors conquérir du territoire sur une carte en reprenant ces territoires aux autres guildes. Il faut donc les défier pour obtenir un territoire, ce qui déclenche une partie en ligne. La team victorieuse remporte donc la mise et voit sa réputation augmenter en même temps que l’étendue de son territoire. On peut également se faire attaquer et il faudra alors défendre chèrement chaque morceau de territoire gagné. Chaque victoire confère de l’argent, avec lequel il est possible d’acheter des pièces d’artillerie, des avions de combat, des tanks ou des drones. Ces soutiens seront nécessaires pour contrer les assauts des guildes ennemies. 

Il faut le reconnaitre, le mode en ligne est extrêmement complet et loin d’être rébarbatif, il est à lui seul une des raisons d’acheter Devil’s Third, à condition que le nombre de joueurs soit au rendez-vous et que les serveurs soient tous pleins, ce qui est loin d’être assuré.

Que penser de Devil’s Third…

Devil’s Third accuse le coup, torpillé par des graphismes vides et austères et un manque sévère de détails, il s’avère néanmoins fun en mode campagne et propose un mode en ligne complet et un choix d’arsenal intéressant. Le jeu est également touché par des temps de chargement interminables, notamment en mode en ligne. Le jeu est bien trop vide et bien trop loin des standards actuels pour ne pas subir le courroux de la plupart des joueurs, mais son aspect arcade bourrin pourra s’avérer être un bon défouloir pour qui a besoin de se déstresser. Le mode en ligne extrêmement complet rehausse heureusement l’intérêt du jeu, le système de guilde contre guilde saura faire des heureux, sans parler des modes de jeux en ligne originaux qui proposeront de très nombreuses heures de jeu. Le problème de Devil’s Third ne se pose donc pas tant dans la durée de vie qui est bonne, ni dans son aspect fun, mais bien sur le plan technique. Très souvent digne d’une Playstation 2, la pilule aura bien du mal à passer, surtout au prix de lancement où il est vendu (50€).

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