Test Nintendo Switch de Paratopic

En résumé

  • Sorties :
  • 21 Aout 2020
  • 21 Aout 2020
  • Non prévue

L'avis de Kalimari

Bourré de bonnes idées artistiques, piochant ici et là ses influences chez un Maître du cinéma, Paratopic échoue finalement dans son but premier : divertir le joueur. Nul doute que le voyage, naviguant entre l'onirisme et l'horreur, marquera les amoureux d'ambiance glauque et surréaliste. Reste alors à chacun de savoir si tout l'aspect artistique peut primer sur le plaisir de jeu que propose le titre d'Arbitrary Metric, lequel demeure malheureusement assez inexistant. Trop lourd et trop long pour rien, Paratopic enchaîne les phases d'errance pour gonfler artificiellement une durée de vie pourtant bien courte et peu rejouable. Pis encore, le titre ne pique réellement l'intérêt du joueur que dans sa conclusion, laquelle s'achève brutalement alors que tout reste à découvrir. Un poil frustrant. Toutefois, le jeu a pour lui son petit prix, lequel devrait être une bonne excuse pour se plonger dans ce walking-simulator à l'univers mystérieux et savamment réussi ; plus encore s'il bénéficie d'une petite promotion.

Les plus

  • Une ambiance, une direction artistique et un univers fascinants
  • Une bande-son maîtrisée
  • Une narration non-linéaire réussie
  • Très chouette en mode portable
  • Techniquement au poil

Les moins

  • Beaucoup trop de longueurs inutiles
  • Trop court et peu de rejouabilité
  • Un final abrupt et frustrant
  • Uniquement en anglais
  • Nintendo-Difference

    par Kalimari

    le 5 février 2021 8:00

D’abord paru sur PC en septembre 2018, Paratopic est également disponible sur le Nintendo eShop de la Switch depuis le 21 août dernier, au petit prix de 5,49 €. Décrit comme un jeu d’aventure narratif par ses développeurs (Arbitrary Metric), le titre se distingue par son esthétique 32 bits (façon PlayStation), ainsi que par son ambiance oppressante teintée d’une légère couche horrifique. Un voyage tout aussi déstabilisant que frustrant. Explications.


Sous le soleil de Paratopic

Paratopic place le joueur aux commandes de trois personnages : un contrebandier, une photographe et un assassin. Trois rôles dépeints en vue à la première personne se retrouvant dans un même cadre spatial, mais dans des temporalités généralement différentes. L’ambiance, particulièrement pesante, parvient à capter le joueur dès les premières secondes de jeu : un couloir délabré, un inconnu menaçant et un trafic de VHS mystérieuses, tout y est pour s’interroger sur l’univers dans lequel l’on vient de se plonger. Les différentes histoires s’entremêlent et se croisent même parfois via des lieux déjà visités plus tôt dans la peau d’un autre personnage. Particulièrement réussi, l’univers se révèle plus sombre et désespéré que réellement gore ou effrayant, en attestent les nombreuses phases de conduite sur l’autoroute et de randonnée sauvage dans les bois, ou encore l’absence de jump scare. Une atmosphère qui rappelle, parfois, les travaux cinématographiques de David Lynch (Twin Peaks). Brillant sur le plan esthétique pour qui apprécie les textures pixelisées sur fond de modèles grossièrement polygonés, Paratopic peut également se targuer de posséder une excellente bande-son puisant allègrement dans le dark ambient.

Mais tout un jeu ne peut pas se résumer à une direction artistique réussie, une ambiance maîtrisée ou une bande-son agréable. Paratopic ne peut pas se reposer non plus sur ses plans de caméra ingénieux ou ses chouettes dialogues (uniquement en anglais ; le niveau de compréhension requis reste cependant relativement accessible). Non, Arbitrary Metric aurait dû porter tout autant d’attention au plaisir de jeu et à la durée de vie de son bébé. Sans forcément en attendre des mécaniques de jeu profondes, puisqu’il s’agit avant tout d’un walking simulator auquel le développeur a greffé des dialogues (parfois à choix), ce dernier aurait pu éviter d’étirer artificiellement le temps nécessaire requis pour effectuer certaines tâches, comme la conduite interminable sur l’autoroute ou la marche lourde et infinie des personnages jouables. Le spectateur devient alors martyr, subissant les longueurs inutiles qui parsèment le titre. C’est d’autant plus dommage que le jeu dure moins d’une heure et n’a pas grand-chose d’autre à proposer que de légers changements dans des évènements mineurs. À la fois si court et pourtant si long à parcourir.

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