Test Nintendo Switch de The Cruel King and the Great Hero

En résumé

  • Sorties :
  • 11 Mars 2022
  • 15 Mars 2022
  • 24 Juin 2021

L'avis de Chozo

Si The Cruel King and the Great Hero est de prime abord très enfantin, il ne l'est finalement pas tant que cela en jugeant ses mécaniques, son rythme et sa structure. Non seulement le titre n'est pas traduit, mais en plus ses errances de game design et de gameplay aux subtilités à peine frôlées le rendent bien ennuyeux après quelques heures dans la besace. Les dernières missions sont les plus pénibles, obligeant le joueur à traverser de longues étendues vides et très peu palpitantes. Il en demeure un jeu sympathique est magnifiquement habillé, mais souffrant de trop de lacunes pour être totalement conseillé, aux petits comme aux grands.

Les plus

  • La direction artistique, toujours géniale
  • Les musiques, chanmé...
  • Des mécaniques accessibles à tous…
  • Une durée de vie satisfaisante...
  • Des thèmes traités intéressants

Les moins

  • Parfois bien longuet dans sa structure générale
  • ..., mais trop répétitives
  • ..., mais pas assez exploitées
  • ..., mais pleine de remplissage de dialogues, de quêtes et de zones vides
  • Vraiment trop facile
  • En anglais uniquement
  • Nintendo-Difference

    par Chozo

    le 14 avril 2022 11:12

Après The Liar Princess and the Blind Prince, Sayaka Oda récidive dans le domaine du conte pour enfants stylisé, avec une direction artistique aux effets crayonnés sortis d’un livre à lire avant de s’endormir. The Cruel King and the Great Hero est en effet la version RPG aux combats au tour par tour du précédent titre de la réalisatrice, entre héroïne téméraire et monstres, pour certains gentils, pour d’autres moins. C’est ici aussi le retour à la bande-son de G-angle (groupe de Takeshi Matsumoto) et les chansons d’Akiko Shikata, qui signe notamment le magnifique morceau se lançant à l’écran titre du jeu, si captivant que l’on laisse avec plaisir la chanson passer jusqu’à la fin à de nombreuses reprises. La question étant de voir si le jeu, dans sa globalité, bénéficie du même soin et garde de bout en bout son côté « J-RPG pour néophytes ».


Voici venu le temps des rires et des chants, dans l’Ile aux enfants, c’est tous les jours le printemps

Yuu est une petite gamine élevée depuis la naissance par les monstres, et spécifiquement par le souverain du présent royaume, le bien nommé Roi Dragon. Mais Yuu est surtout, à l’origine, la fille du Grand Héros disparu après avoir terrassé le cruel Roi Démon, qui s’était donné pour objectif si original d’assouvir le monde des humains. Aujourd’hui, ce Héros est devenu un mythe, dont de multiples histoires pour enfants narrent les exploits. En bon père de substitution, le Roi Dragon veille sans cesse sur la petite, lui raconte ces histoires légendaires et lui vient en aide dans ses désirs d’évolution et d’aventures. Rattrapée par les actes mémorables de son paternel, Yuu a soif de voyages, de quêtes, de découvertes, bref, elle souhaite marcher dans les pas de son héros de père, en venant en aide aux différentes populations monstrueuses du royaume et en sauvant les opprimés.

Elle se lance donc dans un parcours initiatique tout droit sorti du Héros aux Mille Visages du fameux Joseph Campbell. Yuu fera de multiples rencontres dans les étapes de son aventure, ennemies ou amies, l’aidant surtout à se découvrir elle-même, mais aussi à comprendre les tenants et aboutissants pas toujours très clean de ce royaume bien particulier. The Cruel King and the Great Hero, c’est essentiellement une histoire destinée à ceux qui sauront aisément s’identifier à cette petite fille et pourront apprécier les thèmes traités tout au long de la narration, avec, en premier lieu, celui de l’émancipation personnelle du carcan familial.

C’est le pays joyeux des enfants heureux, des monstres gentils, oui, c’est un paradis

Littéralement mise en scène comme un livre de contes, The Cruel King and the Great Hero le rappelle dans tous les compartiments de sa réalisation. Les évènements passés du père héros sont narrés par la douce voix off de Reina Kondo, au rythme des pages qui se tournent. Celles-ci s’animent également à chaque combat aléatoire, qui se lance au milieu des phases d’exploration d’un univers bénéficiant d’un rendu dessiné à la main et animé avec soin, rendant l’ensemble féérique et bucolique, de la Ville des Monstres, aux contrées dégoulinant de miel, en passant par des montagnes enneigées.

On est très proche de ce que proposait The Liar Princess and the Blind Prince, avec ce côté enjaillé et bien agréable, le tout magnifié par une bande-son légère et collant proprement à l’approche enfantine de l’ensemble, rappelant encore une fois le titre précédant. Là où le bât blesse, et c’était déjà le cas de son grand frère, le jeu demeure totalement en anglais (ou en japonais), voix comme textes. Si les plus habitués n’auront pas trop de problèmes à traduire des textes assez simples, le jeu est tout de même très bavard et rempli d’options, que les plus jeunes francophones peineront à suivre. Cela parait en finalité contradictoire avec la cible première des débutants et des moins âgés, découvrant la difficulté d’accessibilité d’un jeu fait pour eux dans son gameplay et son approche, mais si éloigné dans son fond.

Classical RPG

Principalement axé sur la découverte, The Cruel King and the Great Hero se présente sous la forme d’un J-RPG aux combats au tour par tour plutôt très classique et à la difficulté pratiquement absente tout au long du périple. Pour autant, cette simplicité souffre de l’écueil de la répétitivité, que ce soit dans les batailles comme dans l’exploration, en raison de la structure même du titre. Certes, visuellement réussie et habillée avec soin, l’aventure consiste essentiellement à parcourir les différentes maps des contrées visitées avec pour objectif une marque matérialisée par un point d’exclamation. Ce repère se trouve en traversant différentes zones en couloirs droits, souvent bien vides et très ressemblants, n’étant chahutés que par les combats aléatoires. Ce sentiment s’accentue même pendant les nombreuses quêtes annexes, rarement intéressantes, bavardes et nécessitant de longs aller-retours pour récupérer tel objet ou combattre telle bestiole.

Le pire, c’est que les rencontres aléatoires sont conditionnées par la vitesse à laquelle Yuu parcourt ces zones. En fonction de son niveau d’XP, la gamine traversera les couloirs plus ou moins rapidement : plus son niveau est supérieur à celui des ennemis potentiels, plus elle ira vite. En résultent des phases de course entre les étapes, parfois longuement dénuées de combats… Heureusement, outre des coffres à trouver renfermant objets, équipements et argent, au fur et à mesure de l’avancée dans les zones, des fontaines apparaîtront, permettant de se téléporter vers une autre fontaine située dans d’anciens lieux déjà visités. Mais cela reste insuffisant pour tromper la routine. Par ailleurs, même si la musique est plus qu’agréable, elle finit par user puisqu’elle se relance continuellement après chaque combat ou chaque zone traversée.

Monstres et Compagnie

Côté combats, on reste sur de l’habituel, avec les points de « stamina » représentant la vie et les points d’action spéciale, se rechargeant un à un à chaque tour. Ces points-là sont utilisés pour lancer de gros coups ou des sorts de soins, les plus grosses attaques coûtant évidemment plus cher. Si la stratégie mise en place peut sembler intéressante, la facilité globale du jeu permet de terrasser les ennemis comme les boss plutôt rapidement, mais empêche les néophytes d’exploiter à fond ce pan-là du jeu. Deux, trois grosses attaques, des coups simples, et les monstres sont foutus. Cela est d’autant plus le cas lorsque Yuu se retrouve ponctuellement accompagnée d’acolytes, rendant les joutes encore plus aisées.

Par ailleurs, Yuu se retrouve rapidement en possession d’équipements qui lui faciliteront encore davantage la tâche. Entre vêtements de protection et anneaux permettant de faire remonter les points de vie à chaque tour, ou encore orbes augmentant les statistiques d’attaque, de défense et de vitesse, tout est fait pour qu’il n’y ait que vraiment très peu de pépins dans l’aventure. Ainsi, la grosse quinzaine d’heures nécessaire pour terminer l’histoire principale et l’ensemble des quêtes annexes se voit souvent constituée de remplissages inutiles, entre missions assurément oubliables, traversées de couloir interminables et combats rarement compliqués. Dommage, tant la direction artistique et la skin « conte pour petits » sont tout à fait réussies.

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