The Legend of Zelda : Majora\’s Mask

En résumé

  • Sorties :
  • 17 Novembre 2000
  • 26 Octobre 2000
  • 27 Avril 2000

L'avis de Artemus

Une note qui peut paraitre élevée mais qui récompense la prise de risque offerte par la firme de Kyoto face à un jeu ingénieux, mélancolique et qui fut proposé en un temps record par rapport aux retards habituels de Nintendo. Bien loin de la facilité des épisodes Gamecube et DS, Majora’s Mask tend la main à l’aventurier avide de périls et de découvertes. Le dernier épisode de Zelda sur la 64 bits de notre constructeur préféré ne se joue pas, il se vit…

Les plus

  • Un Zelda à part
  • La durée de vie
  • Les masques
  • L’ambiance

Les moins

  • Le faible nombre de donjons
  • La perte d’objet lors des voyages dans le temps
  • Toujours pas de remake prévu
  • Nintendo-Difference

    par Artemus

    le 16 novembre 2011 23:00

La fin de l’année 1998 fut marquée par un événement majeur dans
l’industrie du jeu vidéo : la sortie de The Legend of Zelda Ocarina of
time, qui laissa une marque indélébile dans l’esprit de tous les fans de
la série. Hors, chose improbable à une époque où les épisodes de la
série sortaient au compte-goutte, Nintendo décida deux ans plus tard
d’abreuver notre soif d’aventure en nous proposant le Masque de Majora
pour notre chère N64. Premier jeu dirigé intégralement par Eiji Aonuma,
sous la férule discrète de Miyamoto, ce logiciel est encore aujourd’hui
considéré comme l’un des Zelda les plus atypiques, au même titre que The
Adventure of Link. Un titre que vous pouvez retrouver sur votre Wii en l’achetant depuis le service Virtual Console (connexion online obligatoire pour s’y connecter et récupérer le jeu).

A Link to the Past

A peine
étions-nous remis du choc titanesque d’Ocarina of Time que sortait déjà
sa suite directe, peu après que Link ne soit redevenu enfant. Et c’est
un héros fatigué, à la recherche de sa fée Navy, qui entre en scène dans
la première séquence d’introduction. Au hasard de son périple, à dos de
sa fidèle jument Epona, Link erre dans les Bois Perdus lorsqu’il se
fait surprendre par Skull Kid, un lutin aux mœurs champêtre arborant
fièrement un étrange masque à la puissance incommensurable : le Masque
de Majora.
L’ignoble créature forestière utilise alors son
déguisement pour subtiliser par la force l’Ocarina du Temps ainsi que
destrier de Link, puis s’enfuit comme un voleur. En tentant de le
poursuivre, Link entre par mégarde dans le monde de Termina, un univers
parallèle à Hyrule dans lequel chaque personnage rencontré dans OOT
possède son double. Et à peine arrivé dans la grande cité cosmopolite de
Bourg-Clocher, le petit Elfe vert découvre l’horrible et immuable
vérité : sous l’effet de l’emprise du Masque de Majora, Skull Kid est
sur le point de faire tomber la lune et provoquer un cataclysme sans
précédent…

Un jour sans fin

Link se retrouve alors
prisonnier d’une boucle temporelle de trois jours, durant laquelle il
devra empêcher le satellite naturel de s’écraser sur Termina. Et là où
OOT gérait le temps d’une manière naïve, d’un simple passage de
l’enfance à l’âge adulte sans grande conséquence, Majora’s Mask inclut
les allers-retours entre le premier jour et le dernier de manière
sournoise et perfide. Car oui, notre héros a trois malheureux jours
pour boucler sa quête ! Mais alors que le synopsis du jeu engendre sans
préavis une peur panique du décompte de l’horloge, les concepteurs ont
prévu une astuce pour augmenter drastiquement la durée de vie ainsi que
la difficulté.

Grâce à l’Ocarina du Temps récupéré au hasard d’un
rebondissement scénaristique, Link pourrais remonter le fils des jours
par le truchement d’une mélodie et revenir au premier instant de son
arrivée dans Termina. D’autres astuces permettent par la suite
d’accélérer ou de ralentir l’action de Chronos, faisant de Majora’s Mask
le chantre du voyage dans le temps. Marty McFly peut se cramponner à sa
DeLorean volante, Link fait presque aussi bien avec un simple
instrument de musique !

The Neverending Story

Durant son
périple, Link va devenir un habitant à part entière de Termina, un
habitué de Bourg-Clocher, dans un monde où chaque personnage possède un
emploi du temps (le temps, toujours le temps !) qui lui est propre. Sur
trois jours, les concepteurs du jeu ont crée un microcosme fabuleux dans
lequel le joueur devient un élément perturbateur. Aonuma s’est-il
inspiré de Shenmue (Dreamcast) pour élaborer son jeu ? L’histoire ne le
dit pas, mais la question reste pertinente… Du premier matin, où les
habitants de la ville s’inquiètent de la lune qui se rapproche
inéluctablement, jusqu’à la dernière minute de l’ultime catastrophe où
les autochtones ont en partie fui les lieux, le joueur a constamment
l’impression d’appartenir à un univers riche et haut en couleur. Les PNJ
ont chacun leur petite histoire, leurs problèmes, et évoluent au fils
des interactions que Link entremet sournoisement dans leur existence.Bien
loin de Zelda, de Ganondorf et d’une quelconque quête de trois
fragments d’un triangle magique dissimulés aux quatre coins du monde par
un destin perfide, Majora’s Mask a réussi le tour de force de proposer
un Termina cohérent, subtil, et sombre.

L’ambiance de ce Zelda est
bien plus noire que dans les autres opus existants : une peur de fin du
monde (bien avant l’émergence de la prophétie des Mayas), une pression
constante et des personnages torturés, voilà ce que donne le premier jeu
conçu sans le père fondateur de la série, Shigeru Miyamoto.
En
laissant la bride à son jeune élève, le créateur de Mario a permit
(involontairement ?) à Aonuma de laisser son empreinte à jamais dans la
série, concevant ainsi le Zelda le plus pessimiste et le plus
mélancolique.

L’Effet Papillon

Même si Majora’s Mask se
démarque des autres opus de la série, il n’en reste pas moins un Zelda
au sens propre du terme, avec son lot de donjons et de quêtes
secondaires.#row_end
Les temples a explorer sont peu nombreux, il y en a
quatre si on excepte les mini-donjons présents dans le jeu. Ce ridicule
chiffre est largement compensé par une difficulté phénoménale, accrue
par une horloge insidieuse qui incite le joueur à faire preuve de
rapidité s’il ne veut pas revenir au premier jour avant d’avoir abattu
le boss du temple.
Les niveaux sont vastes, variés dans la
conception, les ambiances prennent au coeur, et le joueur qui s’engage à
l’entrée d’un temple doit laisser à la porte tout espoir ! « Faites
sonner clairons et portez bien haut les étendards, braves gens, Link
s’en va occire la Bête qui vous menace ! Et le joueur qui le dirige va
certainement passer les prochaines heures à se taper la tête contre les
murs ! ».

Si les donjons sont devenus dans cet épisode un chemin de
croix et un prétexte pour l’estampiller du sceau « Zelda », les quêtes
secondaires n’ont pas suivi le même chemin. Leur nombre est tout
proprement hallucinant et elles constituent l’essence même de Majora’s
Mask, qui ne devient plus un opus classique de la série
(quête/donjon/quête/donjon) mais bel et bien un jeu particulier dans
l’univers de Link.
En effet, au début de l’aventure, l’Elfe se voit
offrir un journal par un groupe de protagonistes (assez irritant, au
passage) qui met à jour toute les quêtes que Link pourra glaner au fils
du jeu. Ce petit papier, au demeurant insignifiant, permet de se situer
dans les taches à accomplir. Par Farore, on ne chôme pas dans Majora !

Les Visiteurs

Si
les quêtes secondaires sont au cœur du deuxième Zelda sur N64, les
masques en sont l’esprit. Depuis 1998, chaque épisode propose un élément
spécial, un objet, une particularité qui le caractérise. Ce fut
l’Ocarina pour OOT, la Baguette du vent pour Wind Waker, le chapeau pour
Minish Cap, et dans Majora ce sont les masques. Au nombre
impressionnant de 24 exemplaires, ils constituent à eux seuls l’âme du
jeu et permettent à Link d’obtenir des capacités particulières.

Alors
que les trois principaux masques donnent le pouvoir de se métamorphoser
en espèce tirées du large bestiaire de la série, le 21 autres sont
disséminés dans Termina sous la forme de récompense lors de quêtes
accomplies. Seuls les plus audacieux et les plus acharnés arriveront à
tous les obtenir, avec en guise de rétribution ultime le Masque de Fée,
transformant Link en super-guerrier.
Et pour ceux qui ont peur que le
challenge ne soit pas à la hauteur, ils seront ravis de savoir qu’à
chaque voyage dans le temps, les valeurs numéraires collectées (Rubis,
flèches, bombes) sont remises à zéro. C’est injuste ? C’est comme ça !

Back from the Futur

Comme
dirait un certain Tuco, le monde se divise en deux catégories : ceux
qui ont joué à Majora’s Mask, et ceux qui n’avaient pas l’Expansion Pack
! Ce petit accessoire quasiment introuvable à l’époque permettait
d’ajouter de la mémoire à la N64, et seuls les détenteurs de ce Graal
ont put faire fonctionner le jeu. Et par la Triforce, cela valait le
coup ! Les couleurs sont chatoyantes, l’effet de flou relatif à la
machine a presque disparu et l’animation est sans faille ! Le graphisme,
recyclé de OOT, est rehaussé par cette « haute-définition » avant
l’heure, sublimant chaque instant de la douloureuse exploration de
Termina.
La musique n’est pas en défaut non plus, et contrairement à
son prédécesseur, le thème principale est de retour pour la grande joie
des fans qui n’hésiteront pas à faire uns salto arrière à l’écoute des
premières notes ! Même si certaines musiques relèvent plus de
l’accompagnement d’ambiance, d’autres montrent à quel point Kenji Kondo
(compositeur officiel de la série) a mit du cœur dans ses instruments. A
noter le thème de Bourg-Clocher, magistral, qui accélère son tempo au
fils des jours.

Prémonitions

A l’heure où Nintendo a
prit sur lui de diminuer la difficulté de sa série phare, Majora’s Mask
se veut un challenge à la durée de vie hallucinante. Seuls Oracle of
Season et Oracle of Age, sortis juste après sur Gameboy Color, peuvent
tenir la dragée haute à cet épisode sur ces domaines.
Dans un monde à
la fois immuable, gravé dans le marbre, mais pourtant promis à la
délivrance, Majora’s Mask propose une aventure emprunte de poésie, de
flânerie, tout en assurant un souffle épique à la série.
Disponible
en téléchargement sur Wii et en réédition spécial avec Wind Waker sur
Gamecube, Majora’s Mask est une étoile dans le firmament de Nintendo, un
astre caché par un trou noir, eu égard au peu de personne ayant pu le
prendre en main à l’époque.

Gageons que le succès du remake d’Ocarina
Of Time puisse permettre à ce chef d’œuvre de se voir lui aussi adapter
un jour sur 3DS…

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