Tom Clancy\’s Splinter Cell : Pandora Tomorrow

Sam Fisher est de retour ! Et il n’est pas là
pour déconner… Moins d’un an après la sortie sur GBA du premier
Splinter Cell, Ubi Soft nous gratifie d’une suite. Considéré à juste
titre comme un des meilleurs jeux d’infiltration sur console de salon,
est-ce que cette suite aura su effacer les défauts du premier opus
sorti sur portable pour proposer un challenge à la hauteur de son grand
frère sur GameCube ? Réponse ici.

Une base globalement similaire…

Splinter Cell : Pandora Tomorrow reprend bien entendu les bases de son
prédécesseur, tout en y apportant quelques nouveautés qui sont
réellement les bienvenues. Vous dirigez donc toujours Sam Fisher,
l’espion sans peur et sans reproche qui possède un vague air de George
Clooney… Le scénario, signé Tom Clancy (auteur très réputé de romans
d’espionnage), est encore une fois une sombre histoire de complot
gouvernemental, et j’en passe. Inutile d’en parler ici, tout ce que
vous avez à savoir c’est qu’il reste similaire à la version GameCube,
et qu’il est plutôt bien ficelé, comme tout roman ou film d’espionnage
qui se respecte.
Passons aux choses sérieuses. Le jeu en lui-même est au premier abord
très similaire au premier opus, mais c’est en parcourant le jeu un peu
plus en profondeur que l’on découvre des nouveautés qui font que l’on a
vraiment l’impression d’être dans un jeu d’infiltration et non dans un
simple jeu d’action (impression que l’on pouvait ressentir en jouant à
Splinter Cell sur GBA). Ainsi, vous pouvez dorénavant vous cacher
derrière beaucoup d’éléments du décor : buissons, rideaux, meubles,
bref tout ce que vous pourrez trouver. Un indicateur en bas à droite de
l’écran vous permettra de savoir si vous êtes très visible aux yeux des
gardes, ou au contraire si vous passez complètement inaperçu, la jauge
allant de la couleur verte à la couleur rouge (danger !). Très pratique
pour ne pas se faire repérer. Au registre des nouveautés, Sam aura
également la possibilité de tirer les corps des ennemis assommés ou
tués vers des zones d’ombre situées aux alentours, chose qui n’était
pas faisable dans le premier opus et qui manquait terriblement. A part
ça, le joueur pourra aussi tirer en diagonale, ce qui est également
bienvenu.
Les mouvements du héros sont sinon assez similaires, avec par exemple
la possibilité de sauter sur les gardes pour les assommer (plutôt
amusant ma foi), ou encore de les prendre en otage pour éviter que
leurs copains ne se sentent l’âme de meurtriers.

Un challenge réhaussé.

Un autre défaut du premier opus était sa durée de vie trop courte et sa
relative facilité. Cette fois-ci, Ubi Soft n’y est pas allé de main
morte : les 10 missions (en comptant l’entraînement) sont longues et
carrément plus balèzes qu’avant ! C’est surprenant tellement la
difficulté a été rehaussée !
Ce n’est pas un mal me direz-vous, car on doit souvent s’y prendre à
plusieurs fois avant de réussir ces $*ù^@!m de passages difficiles, et
ce qui permet par conséquent d’allonger la durée de vie du soft. Durée
de vie qui n’est pas non plus extraordinaire, mais qui est comparable à
celle du jeu sur console de salon, soit environ une dizaine d’heures…
Seulement rassurez-vous, ces dix heures sont très intenses et cela ne
doit pas rebuter l’achat d’un jeu tel que celui-ci.
Le seul problème est qu’une fois que l’on a terminé le jeu on a du mal
à s’y remettre, à moins de vouloir découvrir absolument tous les
passages, ce qui n’est pas très intéressant car les endroits soi-disant
cachés ne contiennent généralement que des bonus du style trousse de
soin ou munitions.
Ainsi nous n’avons pas de challenge tels que les dog-tags de Metal Gear
qui pourraient nous donner l’envie de refaire le jeu en entier. C’est
dommage, on aurait aimé un petit bonus à ce niveau là. Tant pis, ne
boudons quand même pas notre plaisir.

Techniquement quasi-irréprochable.

Il est clair que Splinter Cell : Pandora Tomorrow est une réussite
technique. Il reprend le moteur du premier épisode mais le sublime en y
apportant des innovations. Les graphismes sont ainsi irréprochables et
très beaux pour de la GBA : fouillés et détaillés à souhait. Les
couleurs sont elles aussi de bonne facture avec une palette assez
développée. Quant aux personnages, ils ont d’abord été modélisés en 3D
pour proposer ensuite en 2D un résultat irréprochable. Ils sont beaux
et très détaillés eux aussi. On pourra cependant regretter que beaucoup
d’ennemis se ressemblent comme deux gouttes d’eau, ce qui donne
l’impression d’avoir affaire à une armée de clones (ce que Konami a
habilement contourné dans Metal Gear Solid, car les ennemis sont
là-dedans réellement des clones !! ahah les petits feinteurs…).
L’animation n’est pas en reste puisque la plupart des mouvements sont
très fluides et ont dû bénéficier d’un soin tout particulier (grâce
sans doute en premier lieu à l’animation 3D) : on se rapproche petit à
petit de jeux tels que Street Fighter III 3rd Strike ou Mark Of The
Wolves en terme d’animation 2D. Néanmoins, quelques enchaînements de
mouvements de Sam resteraient à peaufiner car trop saccadés. Bref, je
chipote encore une fois.

Le son n’est pas désagréable non plus puisque les bruitages sont
globalement réussis, et les musiques, bien que discrètes, sont
agréables à l’oreille (enfin… à condition de posséder de bons
écouteurs, car on ne peut pas dire que le haut-parleur de la console
soit de très bonne qualité… et en plus en mono, c’est naze).
Bref, les développeurs ont fait un excellent travail technique sur ce
jeu, qui constitue sans aucun doute un des plus beaux de la console.
Une initiative à suivre, n’est-ce pas Nintendo ?

Un dernier mot sur la maniabilité. Celle-ci est de bonne facture, peu
différente du premier SC, mais efficace. Un petit temps d’adaptation
rendu obligatoire avec la mission d’entraînement, pourra se révéler
nécessaire pour certains. Les bourrins de service qui croient tout
savoir s’en passeront. A bon entendeur, salut !

Verdict.

Plus beau, plus long, plus dur (ouh là ça porte à confusion ce que je
raconte), Splinter Cell Pandora Tomorrow est une véritable réussite.
Techniquement il est irréprochable (ou presque), sa durée de vie est
relativement bonne, son scénario est poussé et son gameplay plutôt
réussi. Les fans du premier épisode pourront s’y jeter sans hésitation,
tandis que les autres pourront découvrir un excellent jeu qui devrait
leur plaire. Du tout bon !