Suikoden Tierkreis

En résumé

  • Sorties :
  • 19 Mars 2009
  • 17 Mars 2009
  • 18 Decembre 2008

L'avis de Xeen

Même en tant que spin-off, Suikoden Tierkreis prend le parti de décevoir la majorité des fans de Suikoden en développant un univers totalement inédit et moins sombre, en reprenant des éléments de gameplay des épisodes les plus controversés et en en supprimant certains auxquels ils été attachés. Aussi, les fans qui s’attendaient à un copié-collé de Suikoden II et Suikoden V version DS seront inévitablement déçus et ne prêteront aucune attention à ce nouvel épisode. Qu’importe, le constat est là : Suikoden Tierkreis est un RPG exceptionnel : véritable vitrine technique, univers cohérent et immersif, héros charismatiques et attachants, ambiance sonore, durée de vie conséquente et jouabilité parfaite....Tout frôle la perfection, au point que Suikoden Tierkreis s’avère même, en tant que dérivé, être meilleur que la majorité des principaux volets de la saga. Un JRPG indispensable pour qui se dit fan du genre, connaisseur ou non de la série.

Les plus

  • Réalisation technique au sommet (2D, 3D, séquences en animé).
  • Scénario et univers d’une grande richesse.
  • Character design très inspiré et personnages attachants.
  • Durée de vie conséquente.
  • Gameplay toujours aussi prenant et addictif.
  • Maniabilité intuitive.

Les moins

  • Niveau de difficulté peu élevé.
  • La fréquence des combats parfois exaspérante.
  • La quête des cent huit héros en découragera certains.
  • Certains regretteront l’absence des runes, batailles et duels.
  • Nintendo-Difference

    par Xeen

    le 22 janvier 2009 23:00

Adaptation libre du roman chinois « Au bord de l’eau », le premier
Suikoden est sorti au Japon en 1995 sur PS et fut l’un des premiers
RPGs à sortir en Europe avec Final Fantasy VII. Les originalités
apportées à un gameplay commun à la plupart des JRPGs ainsi que son
univers fouillé ont permis à Suikoden de connaître plusieurs suites,
sur PS et PS2, et généré une vraie communauté de fans à l’image de
Final Fantasy ou Tales of. Aussi, l’arrivée de cette grande saga sur la
DS constitue en soi un évènement même si ce n’est pas la première fois
que Suikoden débarque sur une console Nintendo. Cependant, l’épisode en
question, Card Stories, était un spin-off assez anecdotique et ne
reprenait pas les éléments qui firent le succès de la saga mais celui
d’un jeu de carte à acheter. De toute manière, il ne sortit qu’au Japon
et reste relativement peu connu. Même en étant pas le vrai Suikoden VI
mais un seulement un spin-off, Suikoden Tierkreis tend à montrer qu’il
est digne de figurer aux côtés de ses principaux aînés en reprenant une
partie de leur gameplay mais en y rajoutant aussi ses propres
nouveautés. Sorti le 18 décembre 2008 sur l’Archipel et prévu pour le
mois de Mars en Europe, Suikoden Tierkreis mérite-t-il d’être attendu
par les fans de JRPGs, qu’ils soient ou non connaisseurs de la série ?


En
réalité, Suikoden ne comprend pas qu’un seul et unique univers mais une
multitude dont le nombre est indéfini. Ce pluri-univers est appelé
Infinité. Bien que n’étant pas le thème central des précédents volets,
il y est fait allusion de nombreuses fois. Certains protagonistes comme
Jeane, Viki et Yuber sont supposés venir d’un autre monde, de même que
le vaisseau fantôme de Suikoden IV. Le combat final de Rhapsodia se
déroule quant à lui dans un univers appelé le Monde du Vide. Enfin,
dans Suikogaiden Vol.2, Futch, Nash et Humphrey se rendent dans le
Monde des Ailes et des Ecailles dans lequel sont apparus originellement
les premiers dragons. Cet état de pluri-univers est représenté par un couloir
sans fin flottant dans l’espace-temps donnant accès à l’ensemble des
univers par l’intermédiaire de portes. Les portes dans les univers
existent naturellement bien qu’il soit possible d’en créer comme c’est
le cas avec les Vraies Runes que possèdent Leknaat et Windy. Le nombre
de portes dans un même univers est variable. D’une manière générale,
les univers sont différents et n’ont pas le même espace-temps
impliquant que le temps s’écoule différemment d’un monde à l’autre. En
revanche, il se peut que certains univers soient parallèles
c’est-à-dire identiques à l’origine mais dont l’évolution en terme
évènementiel serait différente. Il n’est donc pas impossible dans un
autre univers de croiser son propre double mais avec un destin
différent (thème abordé par la série Sliders).

Par définition, toute
forme de vie est libre de voyager d’un monde à l’autre. En revanche,
elle n’est pas soumise à certaines lois de l’univers d’accueil. Entre
autre, elle ne peut ni vieillir, ni être blessée, ni mourir ce qui fait
d’elle un être immortel à tout point de vue. Les monstres sont eux
aussi capables de voyager d’univers en univers. Dans ce cas, ils sont
désignés sous le terme de Renégat. Un être venu d’un autre monde ne
peut être tué physiquement que par un autre voyageur, le monde d’où il
vient ayant aucune importance. Il existe quand même certaines
restrictions. La première concerne les voyageurs eux-mêmes. Si le
destin d’une personne est intimement lié à celui de l’univers dans
lequel elle se trouve, elle ne peut le quitter tant que sa destinée
n’est pas accomplie. Cette remarque s’applique aussi bien à un natif de
cet univers qu’à un voyageur lambda. En revanche, il lui est toujours
possible de voyager à travers les portes connectées au même univers.
L’Infinité sert alors de moyen de téléportation. De même, il n’est
parfois possible de repartir dans son monde d’origine que par la porte
par laquelle on est arrivé. Le dernier point, mais uniquement
théorique, établit qu’il est impossible, dans le cas de deux univers
parallèles seulement, d’interagir sur l’évolution du deuxième à partir
d’actes réalisés dans le premier.

Ainsi, Suikoden : Tierkreis ne
se déroule non plus dans l’univers jusque là utilisé sans exception
dans tous les volets de la saga mais dans un nouveau. Ainsi, il ne faut
pas s’attendre à retrouver de personnages récurrents ni de liens
scénaristiques avec les précédents volets. De même, les runes ont
disparu. Il y a bien quelques clins d’œil comme un avec un garçon du
nom de Hix (mais sans rapport avec celui des précédents Suikoden) ou
bien un autre avec un héros du nom de Nagir qui ressemble à Lulu
(Suikoden III) mais en un peu plus âgé. On retrouve cependant dans
Tierkreis les cent hui héros, la stèle aux ce nt huit étoiles et
l’inévitable forteresse. Ici, le rôle de Leknaat sera assumé par la
prêtresse Zenoa. Cela rend ainsi ce nouvel épisode accessible autant
aux fans qu’aux néophytes qui n’auront pas la vague impression d’être
passés à côté d’éléments importants présents dans les précédents volets
qui auraient permis une meilleure compréhension du scénario.

L’histoire
de Tierkreis débute dans le petit village de Citro. Le héros (aucun nom
officiel pour le moment) s’amuse à jouer, avec son meilleur ami Liu et
quelques autres comparses, les gardes pour le village. Dans la petite
bande se trouve d’ailleurs Marika, l’une des filles de Rajim, le chef
du village. Aussi s’occupent ils de faire des courses pour le village
ou de le protéger des attaques de monstres errants. Alors qu’ils
s’acquittent d’une nouvelle tâche dans les collines jouxtant la forêt
de Frésélia non loin du village, les héros voient s’élever au milieu de
cette dernière une immense statue à l’effigie d’un homme. S’en
rapprochant, ils constatent que celle-ci présente une ouverture.
L’intérieur ressemble à une sorte de temple. Alors qu’il s’apprête à en
ressortir, le groupe est attaqué par des monstres bien plus puissants
qu’eux et n’a alors d’autre choix que de s’engouffrer au plus profond
de la statue pour enfin échouer dans une immense pièce centrale. Là, le
héros découvre un livre posé à même le sol. Intrigué, il le touche et
se sent soudainement envahi par une puissance. Le gamin est désormais
marqué par le « Signe de l’Etoile » auquel se réfère le livre et se
découvre des aptitudes à la magie ; idem pour ses compagnons. Ils
parviennent alors à quitter sans mal le colosse de pierre et à
retourner au village. Alors qu’ils vont à la rencontre de Rajim,
celui-ci semble plutôt surpris de voir Marika avec le reste du groupe
et pour cause, il vient de la voir quitter à l’instant le village en
direction de la forêt de Frésélia dans une tenue plus qu’inhabituelle.

Se
rendant dans la forêt pour percer ce nouveau mystère, les héros sont
arrêtés en chemin par Hotsuba et Moana, deux scientifiques de la tribu
des Rumble, qui leur demandent s’il est possible d’escorter Hotsuba
jusqu’aux ruines d’une ancienne forteresse dans laquelle ils
souhaiteraient mener des recherches. Acceptant et faisant route vers la
forteresse, le groupe nouvellement formé est attaqué par une créature
semblant invulnérable. Alors que tout semble perdu, ils sont sauvés in
extremis par une jeune fille qui parvient à tuer le monstre. Ils sont
du fait tous surpris de voir que la jeune fille en question est un
double de Marika. Cette seconde Marika leur avoue qu’elle doit elle
aussi se rendre à la forteresse. Une fois là bas, Marika montre alors
aux autres une porte donnant accès au multivers et leur fait un petit
discours sur les fondamentaux à connaître sur l’Infinité avec
démonstrations à la clé. Cela donnera l’occasion au héros de découvrir
qu’il ne peut, contrairement à tous ses amis, voyager dans un autre
univers. La seconde Marika repartie, les héros désirent en apprendre
plus sur le multivers et sur le livre trouvé dans la statue et décident
pour cela de se rendre dans la plus grande bibliothèque du continent
située dans la Tour de Shirube située dans la ville de Saïnas.
Non
sans quelques péripéties auparavant (dont l’acquisition d’un nouveau
livre dans la ville de Greylich), le groupe arrive enfin à Saïnas et à
la Tour de Shirube dans laquelle se trouve la bibliothèque. Hélas, en
plus de n’avoir trouvé aucune réponse à leurs questions, les héros vont
assister au moment de leur départ à un discours tenu par Belfrayd,
dirigeant de Saïnas et leader d’un groupe militaro-religieux connu sous
le nom de Société de la Vraie Voie. Belfrayd annonce qu’il possède
désormais la puissance suffisante pour éradiquer son voisin, L’Empire
Magique de Janam. Alors qu’ils s’apprêtent à repartir pour Citro, les
héros vont découvrir que Belfrayd a l’intention de prendre pour cible
la région de Citro afin de montrer à l’Empire l’étendue de ses nouveaux
pouvoirs. Se retranchant dans les ruines de la forteresse qui sépare
Saïnas de Citro, les héros tentent en vain de repousser l’assaut de
l’armée de Belfrayd. Ils vont néanmoins être secourus et aidés par
Asuaad, chef de la seconde Division des Sorciers de Janam, et
Claudeguild, leader des Epéistes de la Nuit, l’Empire surveillant les
agissements de Belfrayd et se préparant depuis longtemps à une
éventuelle attaque. Impressionnés par le courage du héros et ses
capacités au combat, Asuaad et Claudeguild lui propose de les
accompagner jusqu’à El Karal, la capitale de l’Empire, pour y
rencontrer l’empereur Danash VIII et peut être ainsi travailler pour
lui. Le héros accepte la proposition sans se douter du destin
exceptionnel qui l’attend. Avec Liu, il tentera de s’allier avec les
autres royaumes et tribus afin de lutter contre Belfrayd mais aussi
contre un ennemi bien plus puissant se faisant appeler le Roi Unique.

Vrai-faux Suikoden


A
l’instar des principaux volet de la saga, Suikoden Tierkreis reprend
l’élément qui en a fait toute l’originalité à savoir la quête des cent
huit étoiles/cent huit héros. Pour les néophytes, le principe est
simple : au cours de l’aventure, le héros se rend maître d’une
forteresse qui va lui servir de quartier général ainsi qu’à cent sept
autres héros qui se joindront à sa cause durant toutes les étapes de
l’aventure. Si certains d’entre eux se joindront automatiquement à lui
(pour des raisons scénaristiques), il faudra remplir pour d’autres (une
large majorité) des conditions spécifiques. Cette recherche des cent
sept héros constitue la principale quête annexe du jeu. Aussi, il n’est
pas nécessaire de tous les recruter pour terminer l’aventure.
Néanmoins, finir le jeu avec les cent huit personnages permet de
débloquer des bonus supplémentaires comme la vraie fin. Les cent sept
héros viennent d’horizons très différents : soldats, paysans, médecins,
musiciens, forgerons, restaurateurs… Ainsi, certains d’entre eux ne
sont pas des combattants. Ceux qui ne le sont pas vont contribuer tout
de même au confort de la forteresse. Ainsi s’ouvriront au sein de
celle-ci diverses échoppes, armureries, bars, hôtels, etc…Il sera
ensuite possible de faire du commerce avec les régions aux alentours
avec certaines denrées comme les légumes qui auront poussé dans les
champs à proximité de la forteresse. Certains personnages permettront
encore de revoir à l’envie les différentes cinématiques en animé, de
modifier le visuel de l’interface,… Tout cela contribue à un
véritable aspect communautaire et à une vraie sensation de vie. En
revanche, bien que le héros s’installe dans la forteresse dès les
premières heures de l’aventure, elle ne sera pleinement effective que
vers quinze heures de jeu, au moment où il sauvera la princesse
Manaril, découvrira une armure ayant appartenu à un héros qui lutta
contre le Roi Unique et fera la rencontre de Zenoa. Cette dernière dès
ce moment lui confiera la Stèle aux cent huit étoiles permettant
d’avoir une idée du nombre de héros que l’on a déjà recruté.

L’histoire
se déroule donc en deux temps avec une première partie plus ou moins
linéaire, mettant en place le contexte scénaristique et présentant les
principaux protagonistes (durant environ quinze heures), et une seconde
pour laquelle on est libre d’avancer dans la trame principale ou de
partir à la recherche des cent huit héros. Pour ce nouvel épisode,
l’histoire principale est découpée en missions qui pourraient
correspondre à des chapitres. Généralement, la trame est linéaire
faisant que les missions s’enchaîneront les unes à la suite des autres.
Cependant, il est parfois donné la possibilité de faire les missions
dans l’ordre que l’on souhaite comme lorsque le héros, après avoir
rencontré l’empereur de Janam, devra s’acquitter de diverses tâches
pour chacun des membres de la famille royale. Dans ce cas, pour débuter
ces missions, il faudra aller parler à Moana pour se les voir confier.
De même, cette dernière rétribuera le héros, pour chaque mission
réussie ; point important car c’est l’un des seuls moyens dans
Tierkreis, avec la vente d’objets ou le commerce, pour gagner de
l’argent. Parallèlement à l’histoire principale, Moana confiera au
héros diverses quêtes. Dans une grande majorité, elles sont toutes
scénarisées et ont généralement pour finalité le recrutement d’un des
cent huit héros. A noter que certaines ne se débloqueront qu’après
avoir rempli des conditions spécifiques comme recruter certains héros
ou parler à des PNJ spécifiques. Chose traître, certaines quêtes se
soldent obligatoirement par un échec (elles ont pour vocation réelle
d’en débloquer d’autres). De plus, le héros ne s’acquittera pas
forcément de toutes les quêtes et devra choisir cinq de ses compagnons
voire plus qui iront les accomplir pour lui. Evidemment, il faudra
savoir choisir judicieusement les bonnes personnes sous peine de rater
la quête. Tout comme les missions, les quêtes sont elles aussi
rémunérées. #row_end

Pour le reste, Tierkreis demeure un JRPG classique
dans son déroulement avec le schéma type villes-carte-donjons. Tout
comme dans Suikoden III, les déplacements sur la carte principale se
font en choisissant le lieu dans lequel on souhaite se rendre.
Certaines régions, comme celles de Citro ou Martina, possèdent
néanmoins leur propre carte à travers laquelle se meut le héros. Y sont
aussi indiqués des lieux n’apparaissant pas forcément sur la carte
principale. Elément plus ou moins repris de Rhapsodia (Suikoden
Tactics), le calendrier comprenant ici des mois de trente jours. Chaque
déplacement sur la carte principale d’un point A vers un point B durera
x jours. De même, les quêtes auxquelles ne participe pas le héros
peuvent en durer plusieurs. Le calendrier n‘a pas d’impact sur
l’histoire et influe seulement sur le commerce. Il s’agit plus ici de
mois de floraison ou de récolte. Par exemple, certaines denrées, comme
les fruits et légumes, ne seront disponibles que certains mois et
rapporteront plus durant les mois où elles sont en pénurie. Tout comme
la carte, les déplacements dans les villes ne sont plus libres.
Celles-ci sont désormais découpées en plusieurs quartiers spécifiques
que l’on choisit comme destination. Comme toujours, elles seront
l’occasion de récolter diverses informations, de faire ses emplettes
dans divers magasins (armes et armures, potions,…), de faire du
commerce et bien sûr, de recruter de nouveaux héros.

Chose que
regretteront certains fans, les phases de bataille et de duel ont été
supprimées dans Tierkreis, seule celle des combats dits classiques a
été conservée. Cependant, le système de combat, se déroulant toujours
au tour par tour, revient à celui de quatre héros au lieu de six comme
dans Suikoden IV, plus un héros de soutien. Les héros combattants
pourront être disposés sur deux lignes de formation à raison de trois
simultanément par ligne. La première ligne, offensive, est idéale pour
placer les héros disposant d’armes au corps à corps alors que la
seconde est davantage destinée aux archers, sorciers et autres
guérisseurs. Les ennemis obéissent au même principe. Hormis si les
héros peuvent attaquer à distance, les ennemis en seconde ligne ne
pourront être attaqués qu’après avoir vaincu ceux présents sur la
première. On retrouve les habituelles commandes d’attaque,
d’utilisation d’objets, de compétences (magies, attaques spéciales) ou
de fuite…A l’image des autres volets de la série, si des héros ayant
une affinité particulière font équipe, il sera possible de lancer un
combo meurtrier. Les héros de soutient n’apparaissent pas à l’écran et
peuvent intervenir à différentes échelles : soigner les autres héros ou
augmenter leurs statistiques, tuer d’un seul coup les ennemis les plus
faibles…A la fin des combats, les héros récupèrent points d’expérience
et objets. En revanche, les combats ne rapportent plus d’argent. Pour
les néophytes, le système d’expérience des Suikoden est basé sur le
niveau du héros en fonction de celui de l’ennemi qu’il affronte. En le
tuant, il récupère x points. En revanche, plus le héros gagne en
niveau, plus x diminue. Aussi, des héros recrutés ayant un faible
niveau d’expérience, s’ils participent à des combats difficiles,
peuvent gagner parfois jusqu’à dix niveaux en une seule fois. Ce
système permet en outre de pouvoir incarner tous les héros du jeu et
les faire monter en puissance sans se prendre la tête, vu leur nombre,
à faire des heures de leveling up.

Les runes ayant disparu, les
compétences s’acquièrent lors de la possession d’un livre marqué du
signe d’une étoile à raison d’une compétence par protagoniste et par
livre. Cependant, la compétence offerte par le livre diffère suivant le
héros. Par exemple, le premier livre trouvé au début de l’aventure
confèrera au héros une magie de feu alors que Marika aura droit à un
sort de soin. Pour les combats, les héros pourront disposer au maximum
de quatre compétences qui pourront être changées au quartier général.
Les livres s’acquerront au fur et à mesure de la progression dans le
scénario. Etant donné que le système de magie a changé, on se retrouve
dans Suikoden Tierkreis un système de MP classique.

Le système des
armes a lui aussi été modifié. Cette fois, plus question pour les héros
d’upgrader dans les forges leur seul et unique arme. Désormais, ils
peuvent en utiliser, suivant leur classe, de différents types que les
armes soient à une ou à deux mains. Les soldats ou les guerriers auront
à leur disposition des épées, des lances, des haches… Certains d’eux
pourront utiliser deux armes simultanément ou s’équiper d’un bouclier
pour augmenter leur défense. Les sorciers et guérisseurs utiliseront,
vu leur frêle constitution, sceptres et dagues et les héros
spécialistes en attaque à distance arcs, boomerangs et fusils. Chose
plus qu’agréable, le changement d’arme se verra à l’écran durant les
combats. Enfin, pour conclure cette partie gameplay, Tierkreis
utilise les capacités WiFi de la DS. En se rendant dans l’Infinité, les
joueurs pourront s’échanger leurs héros et les faire participer à des
quêtes spécialement conçues à cet effet (il faudra là encore discuter
avec Moana).

… mais RPG d’exception

Pour
ce spin-off, Konami, même en ayant conservé le principe de la quête des
cent huit héros, a décidé de situer l’histoire dans un nouvel univers
et de supprimer certains éléments de gameplay comme le système de runes
ou bien encore les duels et les batailles. Sur ces points, Suikoden
Tierkreis risque de s’attirer les foudres des fans purs et durs. Les
autres globalement s’en moqueront totalement. De tout manière, Konami
avait précisé depuis longtemps que cet épisode n’était pas un Suikoden
VI et qu’il proposerait quelque chose de nouveau. On peut aussi se
demander dans quelle mesure Konami n’essaie pas avec ce spin-off
d’orienter la saga dans une nouvelle direction.

Jusqu’à présent,
la série Suikoden a été plutôt réputée pour à la traîne techniquement
quelque soit le support sur lequel elle a été, au point que cette
austérité technique est considérée comme une marque de fabrique de la
série ainsi que l’un de ses points forts. En somme, la classique
remarque stipulant que les RPGs les moins aboutis techniquement sont
les plus intéressants d’un point de vue gameplay. Ce ne sera cette fois
pas le cas. Konami a déjà montré sur la DS sa maîtrise en matière de 2D
dans le domaine du jeu d’action plate-forme avec le récent Castelvania
: Order of Ecclesia. Là, le développeur persiste et signe pour celui du
JRPG avec Tierkreis. C’est simple, la 2D est probablement l’une des
plus belles vues à ce jour sur la console portable avec un degré de
précision dans les décors jusque là rarement atteint. Pour le coup, le
jeu semble plus être un jeu PS tendance fin de vie de la machine qu’un
jeu DS. Les décors en forêt, qui ont d’ailleurs une petite touche
Miyazaki, n’ont rien à envier à ceux d’un Tales of Eternia par exemple.
Seules les séquences de combats sont modélisées entièrement en 3D mais
là encore rien à dire. Les personnages, que ce soit durant les phases
d’exploration ou de combat, sont modélisés en 3D. La précision apportée
aux armes, aux tenues et aux visages des protagonistes se remarque bien
vite. Pour en rassurer certains, les personnages sont en effet en SD
mais le trait n’est pas vraiment accentué, comprendre par là que les
proportions humaines sont relativement conservées et respectées,
notamment durant les phases de combats. Pour conclure sur cette partie
technique, les moments forts du jeu sont retranscrits dans de
nombreuses séquences en animé parfois assez longues et toujours du plus
bel effet avec un souci du détail dans l’animation des personnages, les
décors ainsi que sur la compression.

Autrement, Tierkreis apporte
encore un changement vraiment de taille concernant le héros principal
Les options de dialogue à certains moments de l’aventure sont toujours
présentes. Il faudra faire attention au choix fait, surtout quand il
s’agit de recruter certains héros car une mauvaise réponse fera que ces
derniers, quoique l’on fasse ensuite, ne se joindront plus à l’équipe
(c’est le cas par exemple de Hix, Balsam ou Yard). Sauf que cette fois,
le héros est enfin doté de la parole et a désormais une vraie
personnalité. Fini les avatars dénués d’émotions et
anti-charismatiques. D’autant que le gamin a en général un sacré
bagout. Autant le dire, il s’agit du héros principal le plus réussi et
le plus attachant de la saga même s’il en exaspèrera certains à cause
de sa bonne humeur constante et de son caractère borné, téméraire et de
son petit côté hâbleur. Il rappelle un peu Pritz des OAV de Final
Fantasy ou Toma de Shining Force Exa. Par une certaine inexpérience
dans le domaine militaire et par un franc parlé, il sera toujours à
deux doigts de frôler l’incident diplomatique pour le plus grand
plaisir de Liu qui joue les stratèges sans bien savoir en quoi consiste
exactement le poste. Cette complicité entre les deux héros est
d’ailleurs un élément central de l’histoire. Au fil de l’aventure, Liu
va prendre une place de plus en plus importante dans l’histoire et se
révèlera être le second véritable héros du jeu une fois son passé
dévoilé. De même, bien que Marika soit la première héroine incarnée, le
principal protagoniste féminin s’avèrera être Claudeguild. A l’image du
héros et de Liu dont les caractères sont plutôt enjoués, l’ambiance de
ce Suikoden est résolument moins sombre, même si le scénario apportera
toujours son lot de révélations, de trahisons et de désespoir. De plus,
les héros dans Tierkreis sont beaucoup plus jeunes que dans les autres
volets mais cela ne les empêche pas d’être charismatiques. Ceux qui ne
supportent vraiment pas d’incarner des héros adolescents et post-ados
vont détester assurément. Le design est globalement des plus réussis
même si certains trouveront ridicules les Popas (des hommes-poissons)
ou les membres des tribus Rumble et Furyroar. Plus que dans les
précédents volets, l’univers de Tierkreis est imprégné d’influences
provenant de diverses cultures : nordiques pour les royaumes d’Astracia
et de Saïnas, moyen-orientales pour Janam ou bien amérindiennes pour la
tribu des Furyroar.

Les thème musicaux de ces villes et villages
ont été pensés pour mettre en valeur ces diverses influences. Pour le
reste, les compositions traduisent le souffle épique parcourant les
moments forts et les batailles (au sens scénaristique) parsemant
l’histoire avec quelque unes ayant des sonorités proches des musiques
de Baten Kaitos notamment celle du château d’Astracia. Autrement, elles
sont en adéquation avec le lieu visité. Les fans reconnaîtront
certaines thèmes issus des précédents volets comme celui de la
forteresse. Seuls les thèmes des combats et des boss se révèlent
anecdotiques, à l’exception de certains plus ciblés comme celui de
Frédégonde. Les séquences en animé sont intégralement doublées tout
comme la plupart des dialogues ingame, contribuant à s’immerger
davantage dans l’aventure. Si le doublage est de très bonne qualité et
que les voix collent parfaitement aux personnages, cela ne prévaut pour
le moment que pour la version japonaise à partir de laquelle est
réalisé ce test.

Question jouabilité, rien à signaler. Les fans
retrouveront très vites leurs marques, l’interface restant proche de
celles des précédents Suikoden. Evidemment, elle a été somme toute
repensée et adaptée pour le format portable via des menus à base
d’icônes très explicites. Que ce soit pour le déplacement du héros ou
la navigation dans les menus, l’ensemble peut se jouer intégralement au
stylet ou de manière plus classique avec la croix et les boutons, voire
les deux simultanément. L’utilisation du style reste la solution la
plus ergonomique pour un plaisir de jeu optimum. Enfin, la durée de
vie est elle-même au rendez vous. Une trentaine d’heures sera
nécessaire pour voir la fin de l’aventure. Par contre, dans le cas où
l’on s’attache à recruter les cent huit héros afin de voir la vraie fin
du jeu, il faut compter alors compter au moins une dizaine voire une
quinzaine d’heures supplémentaires. En réalité, la durée de vie pour
cette quête est variable et dépendra de la faculté de chacun à
comprendre plus ou moins rapidement les conditions requises pour les
divers recrutements. La tâche se révèlera quand même assez ardue car
certaines conditions sont particulièrement tordues. Aussi, les moins
courageux se démotiveront assez rapidement.

Pour ce qui est des
défauts objectifs, Suikoden Tierkreis n’en a aucun de vraiment notable.
Le niveau de difficulté est peu élevé mais vu que la durée de vie est
déjà assez conséquente, ce n’est pas bien grave. On peut ensuite citer
la fréquence des combats qui peut s’avérer exaspérante dans les donjons
labyrinthiques que l’on doit parcourir parfois plusieurs fois pour
récupérer certains héros, surtout quand les dits combats ne rapportent
plus de points d’expérience. Cependant, vu qu’il est très facile de les
fuir… A la rigueur, on peut aussi en plus reprocher à Tierkreis son
faible nombre de donjons, la plupart des lieux explorés étant à ciel
ouvert. Au fond, les défauts sont principalement subjectifs et liés à
la conception de chacun sur le RPG comme ce fut souligné précédemment.
Finalement, le jeu risque de surtout décevoir une certaine communauté
de fans de Suikoden purs et durs pour qui un bon Suikoden est une sorte
de copié-collé du second ou du cinquième volet.
Quoiqu’il en soit,
Suikoden Tierkreis est un RPG d’exception qui prend le risque à la fois
de décevoir et d’innover dans le but d’apporter peut être un nouveau
souffle à la saga. Tout frôle ici la perfection au point que Tierkreis
s’inscrit peut être même comme l’un des meilleurs épisodes de la série
alors qu’il n’en est qu’un spin-off. Si It’s a wonderful world (The
world ends with you) avait été le JRPG de 2007 à posséder absolument
sur DS, Suikoden Tierkreis fut incontestablement celui de 2008. Avec le
JRPG de Konami, la portable de Nintendo a fini l’année en beauté.

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