Thor : Dieu du Tonnerre

En résumé

  • Support : Wii
  • Nombre de joueurs : 1
  • Sorties :
  • 29 Avril 2011
  • 3 Mai 2011
  • Non prévue

L'avis de Kayle Joriin

Disposant de graphismes assez agréables et d'un gameplay plutôt solide, Thor avait le potentiel pour s'imposer comme un jeu à licence réussi. Malheureusement, le titre de Red Fly Studio souffre de problèmes de finition trop nombreux et d'une durée de vie trop courte pour mériter ce statut. Au final, il est donc difficile de conseiller son achat, surtout pour une cinquantaine d'euros. Toutefois, ce serait mentir que de prétendre que les nombreux joueurs qui tomberont « dans le panneau » n'en retireront aucun plaisir.

Les plus

  • Style graphique sympathique
  • Gameplay simple mais solide
  • Phases de shoot exclusives à la Wii

Les moins

  • Gros problèmes de finition
  • Faible durée de vie
  • Framerate souffreteux
  • Certains choix de design
  • Nintendo-Difference

    par Kayle Joriin

    le 7 mai 2011 22:00

Ce n’est un secret pour personne, mais les jeux à licences
accompagnant la sortie de tout gros blockbuster hollywoodien sont
généralement de piètre qualité. Réalisés à la va-vite, sans grande
ambition artistique ou ludique, ces titres opportunistes se vendent
pourtant plutôt bien grâce à un joli matraquage publicitaire. Déjà
éditeur des médiocres Iron Man 1 et 2, SEGA remet le couvert avec Thor :
Dieu du Tonnerre, un beat’em all sensé prolongé l’expérience offerte
par le film éponyme de Kenneth Branagh. Grosse bouse ou bonne surprise ?
C’est ce que nous allons voir…


Développée par les texans
de Red Fly Studio, déjà à l’œuvre sur des titres comme Mushroom Men ou
Star Wars : Le Pouvoir de la Force 2, cette version Wii a bénéficié dès
le départ d’un petit capital sympathie grâce à un style graphique «
cartoon » plus attrayant que celui des versions en HD. Les premières
previews américaines faisant également état d’un gameplay a priori
plutôt sympathique, le jeu semblait donc avoir un certain potentiel. Et
même si la prudence était de mise, comme avec toute adaptation de film,
nous pouvions nous permettre d’être un brin optimistes, pour une fois…

Pourtant,
le premier contact avec les aventures du super blondinet s’avère
passablement frustrant, et ce, même avant de commencer à jouer. Une fois
la galette lancée depuis le menu principal de la Wii, il faut en effet
attendre presque une minute avant de retrouver l’usage des commandes. La
traditionnelle séquence de logos (SEGA, Marvel, etc.) s’avère non
seulement longue, mais surtout il est impossible de la zapper et il faut
donc la subir à chaque fois que l’on relance le jeu. Il ne s’agit
peut-être que d’un détail, mais il faut avouer que cela ne met pas dans
de bonnes dispositions pour commencer.

   

Quoi qu’il en soit, après
la création d’un nouveau profil personnalisé, nous sommes accueilli par
un menu pas franchement esthétique, mais qui permet d’avoir un premier
aperçu de la relative richesse du jeu. Il est notamment possible d’y
consulter des listes d’améliorations et de runes à débloquer, et il faut
avouer que l’ensemble est, à première vue, plutôt complet. La présence
de plusieurs costumes pour Thor est également appréciable, ainsi que
celle d’un sous-menu intitulé « Arbre-Monde » permettant de rejouer les
niveaux déjà parcourus ou de visionner différentes vidéos et artworks.

Thor Gueule, Loki Lole

Une
fois lancée dans l’aventure, cependant, il devient vite évident qu’il
n’y a pas grand chose à en attendre d’un point de vue scénaristique ou
sur le plan de la mise en scène. Le doublage français est en effet peu
convaincant, et la narration guère passionnante. L’histoire, plus ou
moins inédite, nous est présentée sous la forme de scènes cinématiques
en images fixes qui reprennent le design du film tout en le «
cartoonisant » de manière assez étrange. Certains personnages, comme
Thor, ne ressemblent ainsi plus du tout à leur acteur attitré, ce qui
n’est pas forcément un mal, avouons-le. Le résultat n’est d’ailleurs pas
spécialement vilain, mais la direction artistique a juste un peu le cul
entre deux chaises. Cela dit, vu le peu d’intérêt du scénario, il est
toujours possible de zapper ces phases narratives afin de se concentrer
sur les phases de gameplay, dont l’esthétique est bien plus
intéressante.#row_endD’un point de vue graphique, le jeu est ainsi
plutôt joli pour de la Wii. Le style « cartoon » est pertinent, la
plupart des ennemis sont relativement bien modélisés, et certains boss
sont même franchement impressionnants. Quant aux décors, bien qu’assez
classiques, ils s’avèrent très corrects et offrent de nombreux éléments
destructibles. Les environnements ne sont certes pas très nombreux,
puisque les seize « pseudo-niveaux » du jeu sont répartis en seulement
cinq mondes différents : Asgard, Niflheim (le monde de la glace),
Vanaheim (sous le contrôle des Trolls), Midgard (la Terre) et Muspleheim
(le monde du feu). Cependant, chaque monde possède une identité
visuelle assez marquée et plutôt convaincante. Seul le bestiaire assez
limité peut donc induire un relatif sentiment de répétitivité, mais
comme nous le verrons plus bas, l’ennui n’a pas non-plus forcément le
temps de s’installer.

Malheureusement, les qualités visuelles du
titre se retrouvent rapidement éclipsées par de nombreux problèmes
techniques, essentiellement dus à un manque de finition. Les petits bugs
d’animation ou de collision sont ainsi nombreux, le framerate n’est
guère vaillant, et la mise en scène des combats s’avère très inégale,
notamment en ce qui concerne les Quick Time Events. Plutôt fréquentes,
comme dans la plupart des beat’em all actuels, ces actions contextuelles
sont parfois horriblement hachées et souffrent de freezes assez
incompréhensibles. Ce n’est pas systématique, mais cela brise l’action
de manière plutôt désagréable.

Si j’avais un marteau…

Coté
gameplay, le titre s’avère en revanche plutôt solide. Le panel de coups
disponibles est ainsi relativement complet et utilise de manière
pertinente les fonctionnalités du duo Wiimote/Nunchuk, notamment la
détection de mouvement et le pointeur. De petites imprécisions demeurent
ici ou là, mais globalement le jeu répond bien, et les actions sortent
facilement. Notons d’ailleurs que, contrairement à certains jeux du même
genre qui proposent une orgie de combos plus ou moins utiles, le jeu de
Red Fly Studio reste assez sobre et efficace. Les techniques de Thor
sont variées et complémentaires, mais leur nombre est suffisamment
limité pour qu’elles soient facilement mémorisables. D’autre part, elles
s’acquièrent progressivement grâce à un système d’expérience
sympathique, bien que simple et très linéaire.

   

Trois listes de
compétences sont ainsi accessibles via le menu principal, et il est
possible d’y dépenser les « Pièces de Tempête » acquises à chaque fois
que la jauge d’expérience se remplit au maximum. Ces pièces permettent
de débloquer de nouveaux combos, des améliorations de caractéristiques
ou des Pouvoirs d’Odin basés sur la foudre et le vent. A cela, s’ajoute
également un assortiment de runes améliorant les capacités de notre
héros par l’intermédiaire de son célèbre marteau, ainsi qu’une jauge de
combo assez permissive qui offre des bonus plutôt intéressants.
Certaines techniques peuvent alors durer plus longtemps, infliger
d’avantage de dégâts ou disposer d’un périmètre d’action plus large. En
bref, même si les aventures de Thor n’inventent rien, elles offrent des
phases de gameplay plutôt convaincantes sur le papier.

Seulement,
là encore, des défaut gênants viennent entacher l’expérience de jeu. En
effet, si les différentes zones traversées ne se résument pas
systématiquement à de l’extermination de masse, les objectifs moins «
bourrins » s’avèrent soit trop répétitifs, soit carrément obscurs. Quant
aux checkpoints réguliers, ils facilitent certes clairement la
progression, mais nous empêchent parfois de revenir sur nos pas pour
prendre un peu de distance par rapport à la mêlée. Or, il faut bien
avouer que les combats sont souvent assez fouillis en raison de nombreux
effets visuels et d’une caméra automatique par toujours très maligne.
Sans compter le framerate plutôt faiblard, qui a tendance également à
rendre l’action confuse.

   

Enfin, malgré quelques phases de tir
exclusives à la version Wii, Thor reste tout de même un beat’em all
assez simpliste et très linéaire. Il ne faut donc pas s’attendre à y
retrouver la richesse caractéristique des meilleurs représentants du
genre. Les énigmes et les phases de grimpette d’un God Of War ou d’un
Castlevania : Lords of Shadow sont ici totalement absentes, et le jeu ne
propose que très peu de secrets et de défis annexes. Conséquence plus
ou moins directe de ce manque de contenu, l’aventure se finit en moins
de cinq heures dans les niveaux de difficulté les plus abordables. Le
challenge est certes légèrement plus élevé dans les modes Difficile et
Ragnarok (débloqué une fois le jeu fini), mais ces derniers mettent
surtout en exergue des dysfonctionnements et le manque de finition
globale du titre, ce qui rend l’expérience plus frustrante qu’amusante.
Quant à la rejouabilité, elle s’avère au final assez limitée, puisque la
plupart des objets à collectionner s’obtiennent facilement dès la
première partie.

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