Tom Clancy\’s Splinter Cell

Alors que la version GCN vient de sortir,
Splinter Cell, le désormais célèbre jeu d’espionnage, déboule sur
portable. L’impact sera-t-il aussi impressionnant que sur la version
originelle sortie sur X-Boîte ? Rien n’est sûr, car transposer un jeu
tel que celui-ci en 2D n’est pas une mince affaire. Le résultat est
donc mitigé. Complément d’enquête ici !

Transposition 2D/3D plus ou moins réussie.

La version portable de Splinter Cell n’est en aucun
cas un nouveau jeu, mais une transposition des versions de salon pour
notre chère GBA. On retrouve donc le même personnage, Sam Fisher, et la
même histoire, qui est d’ailleurs plutôt mal expliquée sur GBA. En gros
c’est pas très original, ça parle d’espions, de CIA, d’ex-URSS, de
secrets d’Etat et j’en passe. La recette classique d’un bon vieux film
américain en quelque sorte. On est loin de la relative originalité d’un
Metal Gear Solid avec ses robots et ses personnages surréalistes.
Splinter Cell joue donc plus sur le réalisme que son concurrent de chez Konami.
Néanmoins, on retrouve le même type de héros : un homme d’age mûr très
viril, musclé et assez antipathique, mais qui a néanmoins la grosse
classe (on pourrait le comparer à George Clooney).

Heureusement pour ceux qui l’auront déjà fini sur
GCN, cette version GBA comporte des niveaux différents même s’ils se
déroulent dans les mêmes lieux. Forcément, difficile de retranscrire
exactement les niveaux 3D en 2D. Les développeurs ont donc préféré se
détacher des versions de salon pour offrir un nouveau challenge. Ainsi
le gameplay, bien que ressemblant, est assez différent. Il a donc été
simplifié pour des raisons évidentes. Le jeu fait toujours la part
belle à la discrétion mais le nombre d’actions réalisables par le
personnage a été revu à la baisse. Ainsi vous gambaderez dans des
niveaux assez linéaires en vous cachant par exemple dans des
renfoncements (prévus à cet effet je dirais ahah), en assommant dans le
dos les gardes, en crochetant quelques serrures et en évitant les
nombreuses caméras disséminés tout au long du jeu. Et c’est un peu ça
le problème : il n’y a pratiquement que cela à faire ! Splinter Cell
version GBA est donc un jeu très rébarbatif, on a l’impression de faire
toujours la même chose, du premier au dernier niveau. Heureusement de
temps en temps des petites séquences différentes viennent au secours du
joueur, comme par exemple la descente en rappel ou la maison en feu,
mais elles ne suffisent pas à annihiler l’ennui.

Ainsi tout au long des 11 niveaux du jeu, vous serez amenés à faire
toujours les mêmes choses. C’est donc le principal défaut d’un jeu qui,
dans les autres domaines, est très réussi. De plus, les niveaux ne sont
pas forcément très variés, généralement il s’agit de bâtiments
officiels ou de paysages urbains sans grand intérêt (rues, bureaux de
la CIA au Pentagone, maison délabrée en ex-URSS, etc.), donc on a un
peu l’impression de faire toujours le même niveau du début à la fin.
Dommage.

Les armes mises à la disposition du joueur ne sont
également pas très nombreuses : pistolet, grenades lacrymogènes, bref
le parfait petit arsenal du gentil espion… donc moins de fun. De
plus, la palette de mouvements étant très réduite par rapport à la
version de salon du jeu, on prend moins de plaisir à s’infiltrer
incognito dans des lieux imprenables… Ainsi on ne peut par exemple
plus se coller au plafond d’un couloir avec les jambes écartées en
attendant gentiment qu’un ennemi pointe le bout de son nez. De plus le
scrolling étant horizontal, on a l’impression de visionner la scène
plus que de la vivre comme auparavant. C’était prévisible, mais c’est
encore une fois dommage.#row_end

Enfin ne boudons pas non plus complètement ce jeu, qui reste quand même
de bonne facture. Les développeurs auraient donc dû privilégier une vue
aérienne à la Metal Gear Solid : Ghost Babel plutôt qu’un scrolling
horizontal qui dénature un peu le principe d’espionnage.

Qu’il est beau cet oncle Sam !

Graphiquement, Splinter Cell est une véritable
réussite. Bien qu’ils soient très classiques (scrolling horizontal),
les décors ont le mérite d’être réalistes et très détaillés, bien que
pas assez variés. Ils comportent beaucoup d’éléments qui rendent
l’ensemble plus réel, comme par exemple beaucoup de meubles et de
choses attachées aux murs (drapeaux etc)… On est loin d’un Phantasy
Star Collection avec aucun meubles dans les maisons ahahah ! Les
personnages ne sont pas en reste également ; Sam Fisher est évidemment
le plus réussi, on retrouve à peu près les mêmes détails que sur les
versions de salon, et il est vêtu de la même manière de toute façon.
Ainsi, ses muscles ressortent très bien (hum) et on reconnaît aisément
les traits de son visage. Les autres persos se ressemblent
malheureusement un peu tous, ce qui ennuiera un peu le joueur au fur et
à mesure de sa progression : les gardes sont tous basés sur le même
modèle, de même pour les civils. C’est dommage, un peu de variété ne
ferait pas de mal. A noter également que tous les personnages sont
masculins : les développeurs seraient-ils machistes ? A moins qu’ils ne
veuillent pas qu’une gentille demoiselle se fasse malencontreusement
abattre… Enfin j’en doute. Bref, ils sont réussis tout de même, bien
qu’étant évidemment moins détaillés que Sam Fisher.
L’animation est quant à elle assez réussie. L’utilisation de modèles
3D, comme pour un certain Donkey Kong Country, porte ses fruits et les
mouvements sont ainsi beaucoup plus fluides. Bien que certaines
liaisons entre différentes frames ne soient pas parfaites, l’ensemble
tient la route et est de bonne facture. Du bon boulot en somme.

Le gameplay n’est quant à lui pas aussi bien réalisé. Un temps
d’adaptation sera nécessaire avant de maîtriser correctement le
personnage pour parcourir la dizaine de niveaux qui s’offriront à vous.
En effet, certaines commandes ne sont pas forcément très évidentes, et
les réactions du perso ne sont pas toujours celles que vous espériez.
Néanmoins, après quelques heures de jeu, tout rentre dans l’ordre et
vous pourrez profiter pleinement des possibilités du personnage, bien
qu’elles soient moins fun que sur X-Boîte, PS2 ou GameCube. De plus, un
tutorial vous permettra de vous entraîner comme il faut avant de
rentrer dans le vif du sujet.

Malgré un gameplay approximatif, la durée de vie est tout à fait
satisfaisante. Il y a environ une dizaine de niveaux dans le jeu, ce
qui vous tiendra en haleine une bonne petit dizaine d’heures, donc pour
un jeu de ce style c’est ce qu’il faut. La difficulté est progressive :
le début du jeu est très facile mais au fur et à mesure les missions
seront de plus en plus corsées, les ennemis seront plus nombreux, vous
aurez des handicaps (interdiction de tuer qui que ce soit par exemple),
etc.
De plus, et ce n’est pas négligeable, le câble de liaison GBA/GCN sera
une fois de plus mis à l’épreuve. Si vous possédez les deux versions du
jeu, vous aurez la possibilité de télécharger de nouvelles missions à
partir de l’épisode GCN, ce qui est une très bonne nouvelle. Cela force
un peu à la consommation, mais vu que les deux jeux sont plus ou moins
bons, cela reste honnête. Ceci dit, je n’ai pas pu tester cette
connexion et je ne sais pas si les niveaux proposés sont si
intéressants que cela. Espérons que ce soit le cas.

Conclusion.

Splinter Cell version GBA est un jeu de bonne
facture. Ce n’est pas un hit qui doit figurer dans toute ludothèque qui
se respecte mais il a le mérite de rester dans l’esprit des épisodes
sur console de salon. De plus, la réalisation est soignée et la
connexion GBA/GCN est encore une fois un plus non négligeable. A
réserver aux fans de jeux d’infiltration… Les autres devraient tout
de même essayer avant d’acheter. A bon entendeur salut !